Après les incidents de ces derniers jours, plus d’un millier d’immigrés africains ont quitté la ville de Rosarno.
Une manifestation contre le racisme qui dégénère, des jeunes Calabrais qui tirent contre des immigrés, entre jeudi et samedi, les affrontements à Rosarno, dans le sud de l’Italie, ont fait 67 blessés, dont 31 immigrés. La tension est telle que dans le week-end, malgré un retour au calme, plus d’un millier d’immigrés africains ont préféré partir. La justice italienne, elle, a ouvert une enquête sur une éventuelle implication mafieuse dans les affrontements des derniers jours. Les hommes de la ‘Ndrangheta sont fortement soupçonnés. La police a reconnu des membres des clans locaux lors des affrontements avec les immigrés.
L’Eglise s’en mêle
«La mafia exploite les immigrés avec cynisme. Les cerveaux criminels savent que les immigrés clandestins ne peuvent même pas tenter de se rebeller car ils sont privés de documents d’identité et donc de la protection de l’Etat», a dénoncé samedi Luigi Ciotti, un prêtre fondateur de l’association antimafia Libera. Le prêtre a également critiqué les autorités locales, les employeurs des immigrés et les organisations patronales, affirmant qu’ils ont laissé pourrir la situation, n’offrant que des salaires de misère et des logements insalubres aux travailleurs agricoles, jusqu’à ce que cela devienne «un problème d’ordre public».
De son côté, le pape Benoît XVI a lancé un appel dimanche au respect de ces travailleurs. «Un immigré est un être humain, différent de par sa provenance, sa culture et (ses) traditions mais c’est une personne à respecter et qui a des droits et des devoirs», a-t-il dit.
Dans un éditorial, Il Giornale, le quotidien de droite de la famille Berlusconi, a adressé dimanche un appel provocateur aux habitants de Calabre: «Plutôt que sur les nègres, tirez sur les mafieux.»
A. J. AVEC LES AGENCES dans 24 Heures
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