lundi 5 octobre 2009

Minarets: Yves Nidegger joue contre son parti


VOTATION | Le candidat au Conseil d’Etat ne suit pas le mot d’ordre de son parti qui prône le oui à l’initiative.

© Pascal Frautschi | Yves Nidegger

ISABEL JAN-HESS | 05.10.2009 | 00:00

Le candidat UDC au Grand Conseil et au Conseil d’Etat, Yves Nidegger, ne suit pas son parti qui soutient l’initiative antiminarets, soumise au peuple le 29 novembre. Seul à s’être abstenu lors de la dernière assemblée générale de son parti, il précise néanmoins ne pas s’opposer formellement à l’initiative. «Je ne pense pas, et je l’ai toujours dit, que d’interdire les minarets soit la bonne solution. D’autres débats sur les revendications des minorités sont nécessaires.»

«Maîtriser les dangers de l’islam»

L’an dernier déjà, dans un débat à la Radio Suisse Romande, le conseiller national assurait qu’on pouvait «maîtriser les dangers de l’islam par d’autres moyens.»

Si l’homme se démarque de son parti sur cette initiative, il reste dans l’axe politique de sa base.

Dans une interview accordée récemment à L’Hebdo, Yves Nidegger estime que les affiches de l’UDC pour cette campagne sont «de bonne guerre, car c’en est bien une».

Du côté de la section genevoise, on réitère un soutien inconditionnel à l’initiative et on ne houspille pas le dissident. «Il n’était pas favorable, mais il n’a pas été suivi», relève Eric Bertinat, député et secrétaire général de l’UDC Genève. Le président du parti agrarien, Soli Pardo, précise aussi que l’assemblée n’a même pas voulu débattre avant le vote. «Les 80 personnes présentes avaient déjà fait leur choix.»

Yves Nidegger n’a pas su convaincre. Mais il n’en garde pas moins le sourire. «Ce n’est pas la première fois que je ne partage pas l’opinion de mon parti.»

Les délégués de l’UDC suisse, réunis samedi à Genève, ont soutenu massivement l’initiative antiminarets, à 288 voix contre 3.

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