Un camp de réfugiés s'installe au cœur de la capitale européenne, la veille d'un sommet de marchandages dont l'Union européenne a le secret...
La Belgique, faute de place, ne peut plus accueillir les demandeurs d'asile. Ou plutôt faute de volonté politique...
A ce jour, plus de 1000 demandeurs doivent dormir dehors.
Comme dans un pays d'Afrique en guerre, Médecins Sans Frontières doit à présent intervenir dans une capitale européenne pour venir en aide aux réfugiés.
Le secrétaire d'Etat à l'Intégration, Philippe Courard, demande depuis des semaines que la Défense nationale mette à disposition des bâtiments militaires inoccupés. La Régie des Bâtiments ou la Protection Civile disposent aussi de bâtiments disponibles.
Les ministres et secrétaires d'Etat concernés par la politique d'asile se rejettent la responsabilité. Fin juillet, le Premier ministre avait arraché aux forceps un accord sur la régularisation des sans-papiers. Les libéraux flamands avaient longtemps bloqué le dossier.
Mais si la situation a sans doute un peu évolué pour ceux qui étaient déjà en Belgique depuis un certain temps, le gouvernement a soigneusement évité de revoir l'accueil en lui-même. Des personnes qui ont légalement demandé l'asile (ce qui ne veut pas dire qu'ils l'obtiendront) en Belgique, doivent dormir dehors. L'Union européenne impose à ses pays membres un accueil dignedes demandeurs d'asile et l'hébergement en fait partie.
Ici, il ne s'agit que de trouver pourtant une solution transitoire. Des moyens supplémentaires ont été débloqués pour créer de nouvelles places.
La majorité gouvernementale reste frileuse sur la question: PS et cdH veulent avancer, les autres formations de la coalition campent sur leurs positions, estimant apparemment que l'opinion publique craint que la Belgique n'apparaisse trop généreuse avec les demandeurs d'asile.
A ce propos, la Flandre qui, électoralement, devient de plus en plus conservatrice bloque sans doute pour une part toute solution dans ce dossier.
Herman Van Rompuy, à l'heure des premiers bilans, était assez fier de rappeler qu'il avait enfin permis une avancée significative dans le délicat dossier des demandeurs d'asile. Peut-être, là aussi, s'est-il réjoui trop vite ?
Philippe Walkowiak
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