La France organisera des expulsions de ressortissants afghans interpellés à Calais sous réserve qu'un certain nombre de conditions soient remplies, déclare mercredi le ministre de l'Immigration, Eric Besson. Une controverse a éclaté mardi après l'annonce, par des associations, d'un projet de "charter" franco-britannique visant à reconduire en Afghanistan des migrants arrêtés dans les deux pays. Le gouvernement français a démenti cette information.
Le ministre de l'Immigration Éric Besson a confirmé qu'il y aurait expulsion de certains ressortissants afghans interpellés à Calais © PHILIPPE HUGUEN/AFP
Eric Besson n'a souhaité faire aucun commentaire mercredi sur ce vol précis mais il a déclaré qu'il y aurait à l'avenir, conformément au souhait de Nicolas Sarkozy, des "vols groupés et des reconduites forcées à la frontière avec les Britanniques". "Il y en aura sous réserve qu'un certain nombre de conditions soient remplies, que nous puissions être certains que les personnes soient en sécurité quand elles arrivent à Kaboul, et que, deuxièmement, il y ait la possibilité d'une aide à la réinstallation", a-t-il déclaré sur RMC et BFM TV. L'objectif est, selon lui, d'envoyer "un message de fermeté" aux passeurs. "Oui, la France reconduira à la frontière (des migrants parmi) les 12 nationalités qui sont représentées dans le Calaisis", a-t-il dit.
La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a réclamé mardi soir des explications à Eric Besson et Nicolas Sarkozy sur le renvoi des clandestins afghans. Les associations de défense des immigrés et des droits de l'homme se sont émues que l'on reconduise des réfugiés dans un pays en guerre, où les conditions humanitaires et de sécurité ne cessent de se dégrader. "Tous les Afghans ne peuvent pas revendiquer le statut de réfugié politique, certains le peuvent (lorsque) leur sécurité personnelle est menacée", a déclaré Eric Besson, arguant du fait que d'autres pays, comme la Suède, la Norvège ou les Pays-Bas renvoyaient également des réfugiés afghans dans leur pays. La préfecture du Pas-de-Calais a fait savoir mercredi que les forces de l'ordre avaient procédé au démantèlement d'un campement d'une trentaine de migrants - venus d'Érythrée, du Soudan et des territoires palestiniens - installés sur un quai du port de Calais.
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