vendredi 4 septembre 2009

Requérants d’asile mieux lotis à l’aéroport de Genève


(Keystone)

(Keystone)

La procédure dans les aéroports peut désormais s’étendre sur soixante jours au lieu de vingt. Les locaux ont dû être adaptés

Elle est là, recroquevillée sur son lit, un peu effrayée de voir une dizaine de journalistes, des micros et des appareils photo, tout d’un coup arriver dans son dortoir. Ava* est Nigériane. C’est la seule femme demandant l’asile retenue aujour d’hui à l’aéroport international de Genève. Jeudi, l’Office fédéral des migrations (ODM) a organisé, pour les médias, une visite du centre d’hébergement pour requérants de Cointrin. Pas pour aller à la rencontre de migrants, comme Ava, désireux de refaire leur vie en Suisse, mais pour montrer les nouvelles infrastructures mises en place depuis mai 2009.

Les anciens locaux faisaient plutôt triste mine. Ils étaient petits; les dortoirs se trouvaient dans des abris PC, sans lumière du jour. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) ainsi que d’autres ONG ont régulièrement haussé le ton pour dénoncer ces conditions d’hébergement, qu’ils assimilaient à celles d’une détention, l’accès au plein air étant restreint. «Nous essayons dans la mesure du possible de les faire sortir un peu tous les cinq jours environ. Mais plus serait difficile: nous ne sommes pas nombreux et nous avons aussi d’autres tâches à remplir», nous confiait à l’époque un sergent-major de la Police de la sécurité internationale (PSI) de l’aéroport.

Dortoir pour les mineurs

Depuis le 1er janvier 2008, une nouvelle disposition de la loi sur l’asile autorise une rétention des requérants d’asile arrivant par avion jusqu’à 60 jours au lieu des 20 en vigueur précédemment. Cela, pour permettre une procédure d’asile complète dans les aéroports de Genève et de Zurich et soulager les centres d’enregistrement. Il fallait donc impérativement des locaux plus adaptés.

C’est désormais chose faite. Les dortoirs séparés – 20 lits pour les hommes, 10 pour les femmes et une chambre pour mineurs ou couples – sont plus spacieux. Ils ont surtout des fenêtres. La salle de bains est moderne, la cuisine, avec ses deux machines à laver, aussi. Et, grande première, le nouveau bâtiment dispose d’une terrasse, avec vue sur le tarmac. Grillagée bien sûr de toutes parts, pour éviter des disparitions. Les fenêtres des dortoirs sont d’ailleurs condamnées. «Par rapport à ce qu’ils ont vécu, certains migrants qui arrivent ici ont l’impression d’être à l’hôtel quatre étoiles», assure un agent de la PSI. A Genève, 33 requérants peuvent être logés en même temps; la capacité maximale à Zurich-Kloten est de 66. Ces dernier s temps, ils n’étaient en moyenne qu’une petite dizaine à s’y trouver ensemble...lire la suite

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