mardi 25 août 2009

Bons et mauvais sans-papiers

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-08-24-Italie

En Italie, bons et mauvais sans-papiers

Une loi, l’une des plus restrictives d’Europe, entrée en vigueur le 8 août 2009 en Italie, considère l’immigration clandestine comme un délit. Toutefois, face à la demande croissante d’aides-ménagères – les colf en italien – et de gardes-malades – badanti – pour prendre soin des personnes âgées, le gouvernement a dû céder à la pression des familles, très souvent de la bonne bourgeoisie, effrayées à l’idée de perdre leurs domestiques. L’Etat a donc décidé de régulariser, du 1er au 30 septembre, trois cent cinquante mille à quatre cent mille étrangers en situation irrégulière, travaillant depuis au moins trois mois – en général des jeunes femmes venues des pays de l’Est. « La société en a besoin », estime M. Carlo Giovarnardi, secrétaire d’Etat à la famille… Les employeurs devront verser une « amende libératoire » de 500 euros, avoir un certificat médical justifiant l’emploi d’une aide-soignante, ainsi qu’un revenu conséquent (20 000 euros par an).

Pour les sans-papiers exclus de cette opération « humanitaire », la chasse à l’homme se poursuit.

La polémique sur cette ligne dure adoptée par le gouvernement de M. Silvio Berlusconi a rebondi le 21 août, au lendemain du sauvetage, au large de l’île italienne de Lampedusa, de cinq Erythréens. Ceux-ci ont raconté que soixante-treize de leurs compagnons de voyage ont péri pendant la traversée depuis la Libye. Leurs corps auraient été jetés à la mer. Des recherches sont en cours pour tenter de les récupérer.

Caroline Lyras

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