Près d'un millier de personnes ont participé, samedi à Zurich, à une manifestation de soutien au collectif des Sans-Papiers. Celui-ci va mettre un terme à l'occupation de la Predigerkirche qui dure depuis deux semaines. Il a décidé d'accepter l'asile que lui propose une autre église zurichoise. Le reportage de Claude Reusser :
Zurich: manif des sans-papiers
DIMANCHE 4 JANVIER 2009
Zurich: les sans-papiers s’en vont
Les quelque 150 sans-papiers, qui occupaient depuis le 19 décembre dernier une église de Zurich, ont quitté les lieux hier et ont été accueillis par une autre église. La condition posée pour la rencontre prévue aujourd’hui avec le conseiller d’Etat zurichois Hans Hollenstein est ainsi remplie.Les sans-papiers ont fait savoir samedi qu’ils étaient d’accord de quitter la Predigerkirche et d’accepter l’asile provisoire offert par l’église zurichoise de St. Jakob am Stauffacher.
Hans Lienhard, le président de la paroisse, s’est dit soulagé pour les sans-papiers. Leur occupation aurait débouché sur un fiasco s’ils avaient refusé de quitter la Predigerkirche. Les sans-papiers demandent notamment un traitement plus humain dans le règlement des cas de rigueur, ainsi que des possibilités de travail. AP
Les sans-papiers zurichois déménagent dans une autre église
ZURICH. Les occupants ont quitté la Predigerkirche pour migrer vers l'église Saint-Jacques. Une délégation rencontre aujourd'hui le Conseil d'Etat.ATS - Lundi 5 janvier 2009
Les sans-papiers qui occupaient une église en ville de Zurich ont déménagé dimanche dans une autre église. Ils pourront y rester jusqu'à mercredi soir. Quelque 60 à 70 sans-papiers ont migré vers l'église Saint-Jacques, a indiqué dimanche le collectif de soutien. Cela correspond à une petite moitié des 150 personnes qui avaient pris leurs quartiers dans la Predigerkirche le 19 décembre. Avant de partir, les occupants ont nettoyé le sol et les toilettes, a précisé le collectif.
Lundi, une délégation des sans-papiers, emmenée par le président du conseil de paroisse Ruedi Reich, rencontrera le conseiller d'Etat Hans Hollenstein (PDC) pour une discussion. Celui-ci avait posé comme condition pour cette rencontre que la Predigerkirche soit évacuée.
Samedi après-midi, les sans-papiers et leurs sympathisants ont manifesté à travers la vieille ville de Zurich. D'après le collectif de soutien, le défilé a rassemblé 2500 participants. La police les a quant à elle estimés à un millier.
Par leur action, les sans-papiers et leurs sympathisants entendent attirer l'attention sur leur situation précaire et revendiquer de meilleures conditions de vie. Ils demandent notamment «une pratique plus humaine et non bureaucratique pour les cas de rigueur» ainsi qu'une levée de l'interdiction de travailler. Le collectif de soutien se dit convaincu que le conseiller d'Etat Hollenstein peut procéder à des améliorations rapides.
Lors d'une conférence de presse du collectif, l'avocat Marc Spescha, spécialiste du droit d'asile, avait souligné samedi que le canton de Zurich avait renoncé jusqu'à présent à soumettre à la Confédération des demandes concernant des cas de rigueur. Des cantons comme Vaud ou Saint-Gall ont transmis l'année passée 300, respectivement 85 demandes de ce type, contre aucune pour le canton de Zurich.
LUNDI 5 JANVIER 2009
LE TEMPS - REGIONS
http://www.letemps.ch/template/regions.asp?page=7&article=247266
Occuper une église ne suffira pas aux sans-papiers pour faire plier Zurich
ZURICH. Le ministre Hans Hollenstein a reçu une délégation de personnes en situation illégale qui avaient occupé la Predigerkirche. Le canton ne reverra pas ses pratiques en matière d'asile, mais demande des directives fédérales.Catherine Cossy
Mardi 6 janvier 2009
Le canton de Zurich n'a pas l'intention d'utiliser plus largement la marge de manœuvre à disposition des cantons pour demander à Berne la régularisation de personnes sans papiers.
La rencontre tant attendue, lundi, entre une délégation de sans-papiers et le conseiller d'Etat PDC Hans Hollenstein n'a pas débouché sur de grands résultats. Affichant toujours une grande jovialité, le directeur de la Sécurité et de l'aide sociale est resté vague. Il a tout d'abord souligné l'émotion que l'occupation, pendant deux semaines, de la Predigerkirche a suscitée auprès des fidèles en ce temps de Noël. Il a été relayé par le président du Conseil synodal de l'Eglise réformée du canton de Zurich, Ruedi Reich, qui a notamment dédéclaré: «Je ne suis pas prêt à négocier sous la pression. Une occupation n'est pas le moyen adéquat pour ouvrir le dialogue.»
Création d'une commission
Hans Hollenstein s'est certes engagé pour la création d'une commission d'experts chargée d'examiner les cas de rigueur, qui sont aujourd'hui traités par l'Office cantonal de la migration. Mais sa création est de la compétence du parlement. En 2007, le Grand Conseil avait refusé la réactivation d'une telle institution. Et lundi matin, les groupes UDC et radicaux, qui détiennent presque la majorité à eux deux, ont répété qu'ils s'opposeraient à ce projet. Hans Hollenstein reste toutefois optimiste: «Je crois que l'on pourra convaincre une majorité», a-t-il déclaré. Mais il n'a pas voulu s'avancer sur une date.
Le conseiller d'Etat a également confirmé la pratique restrictive du canton envers les demandeurs d'asile déboutés et autres sans-papiers. En 2008, Zurich n'a transmis aucune demande à la Confédération d'octroyer un permis de séjour pour cas de rigueur. Et quatre seulement en 2007. L'Office fédéral des migrations ne veut pas donner les chiffres d'autres cantons, «pour ne pas alimenter la polémique», a déclaré un porte-parole.
«Il y a de trop grandes divergences entre les cantons, il n'est pas bon de jouer les uns contre les autres. J'espère que Zurich pourra se rapprocher de la moyenne», a déclaré Hans Hollenstein. Le conseiller d'Etat n'a pas voulu dire s'il espérait que les autres cantons se rallient à une ligne plus dure, ou si Zurich était prêt à se montrer plus souple. Le canton est réputé notamment pour sa sévérité en matière d'établissement de l'identité, exigeant la présentation d'un passeport et non d'une simple carte d'identité.
«Dans ce domaine, le fédéralisme n'a pas sa place»
Hans Hollenstein, à la tête du Département de la sécurité depuis 2007, s'est défendu de vouloir jouer les «Pères la rigueur»: «J'ai hérité de cette situation, mais je ne peux pas la changer d'un seul coup. La Confédération laisse les cantons seuls avec cette tâche. Or c'est un domaine où le fédéralisme n'a pas sa place. Nous avons besoin de lignes directrices de la Confédération pour savoir comment définir les cas de rigueur. J'ai bon espoir que mon appel soit entendu.»
Zurich s'est toujours montré particulièrement inflexible envers les personnes en situation irrégulière. En 2005, il avait refoulé en Bolivie une famille vivant et travaillant depuis plus de dix ans dans le canton, et dont les deux fillettes étaient nées en Suisse.
Le groupe des sans-papiers, dont une partie a été accueillie jusqu'à mercredi soir dans une autre église de la ville, s'est montré déçu de l'entretien. Le collectif de soutien salue certes la création d'une commission pour les cas de rigueur, mais espère que cela ne restera pas une promesse sans lendemain. Il regrette également que les demandeurs d'asile déboutés doivent changer chaque semaine d'hébergement et vivre avec des bons Migros de 8,50 francs par jour dans des bunkers sans lumière. Un régime qui, contrairement aux autres cantons, s'applique aussi aux femmes et aux enfants.
RSR.CH Journal de 12:30
05.01.2009 Sans-papiers zurichois: rencontre avec le gouvernementUne délégation des sans-papiers rencontrait lundi matin à Zurich Hans Hollenstein, le chef du département de la sécurité du canton. Le collectif de soutien veut que le gouvernement zurichois applique une politique de régularisation moins restrictive. Les précisions de Delphine Gendre.
Forums
05.01.2009 Zurich : rencontre sans-papiers et Conseil d'EtatA Zurich, les sans-papiers qui occupent une église depuis le 19 décembre n'ont pas obtenu ce qu'ils espéraient. Le conseiller d'Etat Hans Hollenstein leur a seulement promis de réactiver la commission d'examen des cas de rigueur, qui concerne les requérants d'asile déboutés vivant en Suisse depuis au moins 5 ans et qui sont bien intégrés. Par Delphine Gendre.
Occupation d'une église à Zurich: les sans-papiers s'en vont
Les sans-papiers qui occupent l'église St-Jakob de Zurich depuis dimanche pour attirer l'attention sur leur détresse ont décidé de quitter les lieux ce mercredi. Ils estiment avoir atteint un succès partiel avec leur action des derniers 19 jours.
Quelque 150 personnes ont occupé durant pendant 17 jours la Predigerkirche à Zurich avant de déménager dimanche dans l'église St-Jakob, toujours à Zurich. L'évacuation de la Predigerkirche était la condition posée par les autorités pour rencontrer les sans-papiers.
Après la réunion lundi, le chef du département de la sécurité a indiqué qu'il voulait réactiver la commission pour les cas de rigueur. Les sans-papiers considèrent ce point comme une concession concrète. Ils revendiquent de meilleures conditions de vie et "une pratique plus humaine et non bureaucratique" pour les cas de rigueur ains qu'une levée de l'interdiction de travailler.
(ats)
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