vendredi 5 décembre 2008

L’aide d’urgence : une façon de détruire la volonté de celles et ceux qui ont dû venir vivre ici malgré nos lois discriminatoires.

 

La coordination Asile a déjà dénoncé les pressions constantes faites sur les personnes qui doivent se rendre au Service de la population pour renouveler leur aide d’urgence. Elle a notamment mis l’accent sur le fait que l’attente sans fin et la  pression psychologique était une forme de torture morale pour des personnes qui n’ont demandé qu’une chose : fuir alors que leur vie est en danger et trouver un refuge dans notre pays.

De manière générale, les pratiques du Spop sont fondées sur l’intimidation des personnes ainsi que sur le harcèlement psychologique constant. Que cela soit par le raccourcissement de la durée de l’aide d’urgence (renouvelable de 2 jours en 2 jours) ou encore par les menaces répétées d’arrestation et d’envoi en prison. Certain-e-s employé-e-s du SPOP n’hésitent pas non plus à menacer des personnes malades ou des femmes enceintes, augmentant ainsi les risques d’une détérioration de leur état.

Le groupe ActionS dénonce à nouveau ces pratiques du Spop, qui sont illégales en regard de la décision du Tribunal fédéral de la séance du 18 mars 2005 (2P.318/2004 /ast). Cet arrêté indique qu’il est abusif d’utiliser l’aide d’urgence à d’autres fins.

De plus, nous devons constater à travers différents témoignages le mépris et la violence du langage utilisé au Spop envers des personnes qui ont déjà subi des situations dures, voire traumatisantes avant de venir en Suisse. Ainsi entend-on régulièrement des assertions telles que : « De toute manière, vous n’avez rien à faire chez nous ».

Ces menaces et les paroles blessantes infligées de manière régulière par le personnel du Spop, correspondent à une attitude inadmissible et montrent que cette administration utilise le renouvellement de l’aide d’urgence comme une mesure de contrainte.

 

Si le Spop harcèle ainsi le personnes mises à l’aide d’urgence, c’est bien pour les faire partir plus vite.  Cela montre une nouvelle fois que le régime de l’aide d’urgence n’est pas une aide mais a bel et bien été imaginé et discuté politiquement comme un moyen de faire partir les personnes déboutées de l’asile ainsi que celles frappées de non-entrée en matière (NEM). Une petite enquête, dont nous avons déjà publié les principaux résultats, a montré que cela ne correspond pas à la réalité puisque près des deux-tiers des personnes se trouvant dans les centres et foyers d’aide d’urgence sont dans cette situation depuis plus d’une année. Bien loin de disparaître dans la nature, ces personnes préfèrent continuer à se battre jusqu’à ce que les autorités suisses leur accordent le droit de rester ici, où elles vivent depuis des années.

 

Nous dénonçons l’utilisation du renouvellement de l’aide d’urgence comme une forme de contrainte et nous exigeons d’en finir avec ce régime inhumain et discriminatoire:

 

·          pour la fermeture immédiate des centres et foyers d’aide d’urgence

·          le retour en appartement et à une vie normale pour ces personnes

·          la jouissance de leurs droits (LAMal) en matière d’assurance maladie 

·          une autorisation de travail pour toutes les personnes qui sont connues du service de la population

·          la régularisation et l’intégration des personnes qui vivent ici grâce à un permis de séjour durable 

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