dimanche 27 juillet 2008

Tollé en Italie après l'état d'urgence face aux clandestins

Face au tollé provoqué par la mesure, le gouvernement italien a défendu samedi sa décision d'étendre à tout le pays l'état d'urgence pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins.

Le gouvernement italien a défendu samedi sa décision d'étendre à tout lepays l'état d'urgence pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins.

Des parlementaires de gauche ont accusé le gouvernement du président du Conseil Silvio Berlusconi d'exacerber les peurs et d'exagérer le problème de l'immigration clandestine par cette décision, prise vendredi, qui donne des pouvoirs supplémentaires à la police et aux autorités locales.

"Ou sont les masses d'immigrés clandestins se pressant aux portes de nos villes ? Et quels sont les risques pour l'ordre public ?", a demandé la députée de gauche et ancienne ministre Rosy Bindi.

"La réalité ne compte pas pour ce gouvernement. Ce qui compte en revanche c'est l'impact d'annonces qui servent à justifier le climat d'Etat policier", a-t-elle ajouté.

Le parlementaire centriste Rocco Buttiglone a estimé que ces mesures "inhumaines et extraordinaires" n'étaient pas nécessaires et que la simple application de la législation existante était suffisante.

Un groupe de parlementaires de l'opposition a demandé au gouvernement de venir s'expliquer sur cette décision inopinée devant le parlement.

"BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN"

Mgr. Agostino Marchettto, secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants, s'est joint au débat en déclarant que le terme d'"urgence" n'était pas négatif en soi tout en soulignant que l'Italie devait respecter les droits de tous les immigrés et de tous les réfugiés.

Des parlementaires du Peuple de la liberté, la coalition de Berlusconi, ont rejeté les critiques de la gauche, accusée de montrer trop zélée et de faire preuve d'irresponsabilité.

"C'est beaucoup de bruit pour rien", a déclaré Fabrizio Cicchitto, le chef de la formation de Berlusconi à la chambre basse du parlement, pour qui la décision prise vendredi par le gouvernement n'est qu'une extension de mesures déjà existantes.

L'état d'urgence était déjà en vigueur dans les provinces méridionales de Sicile, des Pouilles et de Calabre avant son extension vendredi à tout le territoire.

Le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, qui doit s'exprimer sur cette question mardi devant le parlement, a expliqué que la mesure avait été rendue nécessaire par le doublement du nombre de clandestins arrivant sur les côtes italiennes.

Plus de 130.000 clandestins sont arrivés sur le littoral italien au cours des sept premiers mois de l'année, soit 8.000 de plus que l'année dernière. Les organisations qui viennent en aide aux immigrés clandestins reconnaissent que leur nombre a augmenté après avoir enregistré une baisse l'année dernière mais il reste, selon elles, dans la moyenne des années précédentes.

Version française Gwénaelle Barzic

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