vendredi 9 mai 2008

Le retour des gitans suscite la colère

Cinquante caravanes stationnent à nouveau aux abords du manège. Au grand dam des exploitants agricoles et du voisinage. Les gitans resteront au moins jusqu’à samedi. Un article de Sandrine Fattebert dans 24 Heures.

Quelque 50 familles gitanes ont réinvesti une nouvelle fois les abords du manège d’Yverdon. Excréments et déchets jonchent les alentours. Dans un sous­bois, il reste quelques traces d’huile de vidange. De quoi fâ­cher les habitants du quartier. «Il y a deux semaines, s’emporte une jeune femme en termes beaucoup plus crus, ils ont hurlé comme des cinglés dans notre immeuble, à 3 h du matin.» Une colère que partagent les exploitants agricoles des ter­rains souillés ( 24 heures du 2 mai). Deux d’entre eux ont d’ailleurs déposé une plainte mercredi. Dénonçant l’inertie de la Municipalité, propriétaire de la parcelle occupée, ils ont saisi la préfecture.
Escortée par la police, un mu­nicipal et plusieurs services can­tonaux, la préfète Pierrette Rou­let- Grin s’est rendue sur place hier après-midi, afin de dresser un constat des dégâts. Selon elle, la Municipalité a utilisé la loi sur les campings pour mettre à disposition ce terrain, habi­tuellement exploité à bien plaire par un agriculteur. «Or, celui-ci n’a pas été informé. Il y a visible­ment eu un manque de commu­nication entre les parties, expli­que- t-elle. On ne peut pas chan­ger d’affectation un terrain agricole sans prendre des mesu­res d’accompagnement.» De surcroît dans une zone proté­gée. Enfin, le règlement commu­nal interdit de déféquer sur la voie publique. A charge donc de la police municipale de faire respecter la loi via une «police privée», tel que le préconise la préfète.
Incompréhension

Au coeur du campement, la discussion s’engage avec les gi­tans. Une femme promet que tout sera ramassé lors de leur départ, exigé pour samedi. «Nous avons payé 40 francs par caravane et par jour. Vous n’avez qu’à mettre des toilettes à dispo­sition et payer le paysan avec ces sous!» Pas si simple. En effet, il ne s’agit pas d’une taxe de séjour. Mais bel et bien d’une contribution à l’évacuation de la benne à ordures, mise à leur disposition.

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