BASSINS Une inscription à l'Etat civil porte son nom, mais lui assure qu'il n'a aucune intention de se marier. Fragile, en pleine déprime, le requérant débouté ne veut plus qu'une chose: qu'on le laisse tranquille.
On avait connu un Adem Salihi jovial, jouant volontiers avec les enfants du village, toujours souriant, disponible. Solaire, même. L'Adem d'aujourd'hui regarde vers le sol, jamais dans les yeux. Son visage, pâle, n'est plus que l'ombre de celui qui avait séduit toute une population. Adem va mal.
Dans son édition d'hier, Le Temps annonçait le mariage prochain de celui qui avait perdu tout espoir de voir sa situation régularisée. «C'est complètement faux!» assure-t-il, se demandant comment son nom est arrivé sur un formulaire de l'officier d'Etat civil. Lequel, d'ailleurs,
confirmera «l'inscription de Monsieur Salihi». L'ancien employé communal de Bassins, lui, refuse de s'exprimer dans la presse. Il se sent épié, traité «comme un criminel». Il dit vouloir «tout quitter avant de faire une bêtise». Bassins, la Suisse, il ne veut plus en entendre parler.
«Trop de souffrances et de déceptions, je serai sans doute mieux ailleurs», lâche-t-il encore. Puis il quitte la pièce.
En traversant le village, on le croise encore, arrêté par deux autres journalistes, alors qu'à l'Auberge communale, deux confrères attendent encore pour le voir. «Je ne supporte plus toute cette pression, expliquait-il quelques minutes plus tôt. Vous ne vous rendez pas compte
à quel point vos articles, même positifs, me font du mal. Tout le monde me reconnaît, m'arrête dans la rue. Vous m'avez volé ma vie!»
Reste à se demander comment un homme a pu se retrouver ainsi broyé. Et comment son mariage (éventuel) a pu devenir l'affaire de toute une région.
Otage d'une situation qu'il n'a pas voulue
Syndic de Bassins, Didier Lohri est sans doute parmi ceux qui connaissent le mieux Adem Salihi comme son dossier. Lui aussi regrette l'ampleur qu'a prise l'affaire. «Jamais Adem n'a souhaité que son problème soit médiatisé, pas plus que la Municipalité. Sympa, il n'a simplement jamais refusé de répondre aux questions qu'on lui posait.
Jusqu'à ce que tout ça devienne trop gros, pour lui comme pour nous!»
Et de mentionner le comité de soutien constitué pour la défense du «chouchou de Bassins». «Ils ont estimé que l'exécutif ne faisait pas son boulot, alors que depuis quatre ans, nous planchions sur le problème avec soin. Ils ont voulu médiatiser l'affaire, sûrs que tout irait plus vite. On voit aujourd'hui le résultat. De héros local, Adem est devenu, pour beaucoup, un clandestin profiteur à deux doigts de contracter un mariage blanc.»
En somme, Adem Salihi se retrouve otage d'une situation qu'il ne maîtrise pas et, surtout, qu'il n'a jamais souhaitée. «Il est maintenant un personnage public. On l'a élevé au rang d'exemple, son cas représentant toute la problématique de l'asile en Suisse. On a tous, élus, médias et même citoyens, une part de responsabilité dans ce gâchis.»
Gâchis qui, finalement, ne touche qu'un homme: Adem Salihi, ancien employé communal à Bassins, apprécié de tous ses concitoyens.
1 commentaire:
La commine de bassin devrais avoir hônte d'avoir employé un clandestin qui en plus a triché et rfuse de partir ,alors que d'autres vivent au Kosovo ,et maintenant c'est une raison supplémentaire puisque LA CLOCHE SONNE ,et qu'elle a reconnu le Kososvo indépendant.
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