jeudi 17 janvier 2008

Le droit de vivre en paix

«Le droit d’asile, certes; et celui du peuple de disposer de soi-même et de vivre en paix? Et la défense des transports publics?»

Jacques Favre, conseiller communal socialiste, Vallorbe

Soutenir une motion qui dénonce une situation devenue intolérable à la gare de Vallorbe, ce n’est pas faire preuve de racisme, mais uniquement donner un signal clair aux autorités compétentes pour qu’une solution satisfai­sante soit enfin trouvée. Espé­rons que l’exaspération des Val­lorbiers sera entendue. Il faut souligner d’emblée que tous les socialistes n’ont pas voté la mo­tion. Plusieurs se sont abstenus et deux l’ont refusée, trouvant sa formulation excessive.

Aux grands principes sur les­quels repose le droit d’asile, il faut opposer un autre principe du droit international, à savoir celui des peuples à disposer d’eux-mêmes et à vivre en paix. Le «peuple de Vallorbe» aspire à vivre en toute quiétude. La présence de requérants dans nos murs dérange la population pour plusieurs raisons déjà évo­quées dans les médias. Au­jourd’hui, c’est surtout le nom­bre qui fait problème: 9% de la population quand le centre est plein, ce qui est de plus en plus le cas. Par ailleurs, notre popu­lation est exaspérée par la mau­vaise image que les médias don­nent de notre localité. Les jour­nalistes sont souvent influencés par des groupuscules qui utili­sent les réfugiés à des fins poli­tiques. Si beaucoup de socialis­tes sont sensibles à la misère du monde qui arrive chez nous, ils doivent aussi tenir compte des préoccupations des citoyens qui les ont élus.
L’envahissement de la gare de Vallorbe par des requérants qui cherchent un endroit chauffé représente une telle préoccupa­tion. En raison du brouhaha qui règne dans le hall exigu, il est difficile de se faire entendre au guichet, et il faut souvent en­jamber les requérants qui dor­ment dans l’escalier menant au quai des trains régionaux!
Ce genre d’entrave à l’acti­vité des chemins de fer – à l’image d’une voiture qui serait stationnée sur un passage à niveau – n’est pas sans consé­quences. Face à cet environne­ment peu favorable, de nom­breuses personnes disent ne plus vouloir prendre le train en gare de Vallorbe: certaines prennent la voiture, des pa­rents conduisent leurs gymna­siens à la gare du Day et un cas de changement de domicile a été signalé.
En cas de baisse significative du nombre de voyageurs, la desserte de la gare de Vallorbe pourrait être abandonnée au profit du rebroussement des trains régionaux au Day en vue d’assurer une liaison directe en­tre Lausanne et la Vallée de Joux, comme cela a déjà été envisagé. Vu que les trains de Lausanne sont déjà presque vi­des dès La Sarraz ou Croy, on peut aussi craindre un rempla­cement par des bus dès ces localités, du moins au milieu de la journée.
Victime de plusieurs rationa­lisations ces dernières années, la gare de Vallorbe risque d’être totalement abandonnée par les CFF. Il est donc compréhensible que les socialistes de Vallorbe s’émeuvent de l’entrave au bon fonctionnement du trafic cau­sée par la présence massive de requérants. Des transports pu­blics performants font partie des objectifs du Parti socialiste suisse. En défendant la gare de Vallorbe comme lieu où on prend un train dans des condi­tions normales, les socialistes locaux s’inscrivent dans la ligne du parti.

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