lundi 12 novembre 2007

Tables rondes sur l’islam

Jusqu’au printemps, des rencontres thématiques sur l’islam en Suisse auront lieu à Lausanne. Une démarche saluée par le canton.
Un article de Marco Ferrara dans 24 Heures.


Driss Semlali souligne qu’il n’organise qu’une
série de tables rondes. Si les associations
musulmanes le décident,cela pourrait être
le début d’une plate-forme.
Archive Studio Curchod

Les musulmans du canton veulent renforcer leur in­tégration et balayer les préjugés. Pour discuter de leurs visions de la société, plurielles au sein de leur communauté, ils ont inauguré samedi une série de tables rondes qui se tien­dront à Lausanne jusqu’au prin­temps. Acteurs institutionnels ou associatifs, une quarantaine de personnes ont échangé leurs points de vue au Casino de Montbenon, invités par Driss Semlali, président de l’Associa­tion Orient-Occident. Comme le syndic de Vevey, Laurent Ballif, ou le député Pierre Zwahlen.
Politisation des enjeux
«La campagne des élections fédérales a démontré une forte politisation des enjeux, notam­ment sur les étrangers en Suisse», note Magaly Hansel­mann, coordinatrice cantonale à l’intégration et à la prévention contre le racisme, elle aussi pré­sente. Constatant que l’occasion électorale n’a pas réussi à réunir autour d’une table les acteurs concernés, la responsable a en­couragé l’ouverture du dialo­gue. Elle qui prône une gestion pragmatique des différences est favorable à des procédures de négociation entre autorités et associations, en vue de résoudre d’éventuels conflits, comme l’existence d’un cimetière mu­sulman à Lausanne. Quant à savoir si la communauté doit se doter d’une plate-forme perma­nente et institutionnalisée, sui­vant les cas neuchâtelois ou français, Magaly Hanselmann estime que cela relève avant tout de la volonté des musul­mans vaudois et reconnaît que «la confiance ne se construit que pas à pas».
Face à la même question, Driss Semlali souligne qu’il n’organise qu’une série de dé­bats sur les femmes musulma­nes en Suisse, la formation des imams ou la compatibilité entre islam et modernité, entre autres. Et laisse le soin aux divers acteurs de réfléchir à un tel objectif.
Dans le canton, on dénombre 25 000 musulmans. Une popula­tion en hausse, originaire avant tout des Balkans, de Turquie et de l’Afrique du Nord, puis du Moyen-Orient. Si le rendez-vous de samedi a déjà compté sur la présence de l’Association des Suissesses musulmanes, du Con­seil islamique suisse et de Swiss Musslim, Driss Semlali se veut confiant quant à la participation future de l’Union vaudoise des associations musulmanes, afin de réunir tous les acteurs. La séance s’est terminée par une conférence de l’analyste maro­cain Abdelhak Azzuzi sur l’islam et la démocratie.

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