jeudi 22 novembre 2007

Lausanne: la situation des Roms est «sous contrôle

La Municipalité estime que la situation de la mendicité notamment des Roms en ville est maîtrisée, et qu'aucune mesure particulière n'est pour l'heure nécessaire. Un article de Julien Pidoux dans 24 Heures.



Les policiers des postes de quartier ont procédé,
courant octobre, à une quinzaine d'interpellations
de mendiants d'origine étrangère au centre-ville.
De tels contrôles avaient déjà eu lieu l'année précédente.
LAUSANNE, LE 31 MAI 2006
Philippe Maeder


Les mendiants étrangers qui arpentent les rues lausannoises pour la plupart issus de la communauté rom continueront à demander l'obole sans craindre une augmentation massive des contrôles d'identité ou une interdiction de cette pratique.
Le Conseil communal a refusé mardi soir d'entrer en matière sur d'éventuelles «mesures policières, de santé publique et sociales», comme le demandait l'UDC Claude-Alain Voiblet. Son intervention a par contre eu le don de faire réagir vivement les élus de gauche. Pour le PS, Rebecca Ruiz n'a pas hésité à parler d'une interpellation «irrespectueuse et mensongère», alors que Diane Gillard a évoqué une «désinformation raciste». La conseillère d'A Gauche toute! a par ailleurs vu sa résolution, demandant a contrario à la Municipalité de traiter les Roms comme les autres ressortissants européens et de mieux s'informer sur cette communauté, être refusée par le Conseil, à 33 voix contre... 32! L'abstention de nombreux socialistes et Verts explique ce dénouement, dans un Conseil à majorité de gauche.

«Victimes du génocide nazi»
Claude-Alain Voiblet s'inquiétait du possible afflux prochain de mendiants roms, notamment après la volonté genevoise de durcir le ton: des mesures particulières ont-elles été envisagées?
C'est une réponse de cinq pages que le municipal des Affaires sociales, Jean-Christophe Bourquin, a lue à l'assemblée. «La situation réelle concernant la mendicité ne nécessite pas que des mesures soient prises dans la précipitation», a-t-il relevé, rappelant que les Roms, «au même titre que les juifs et les homosexuels, ont été victimes du génocide nazi». Une incise historique fort malvenue selon l'UDC, mais aussi selon LausannEnsemble. «M. Bourquin a été malhonnête, rétorque ainsi Françoise Longchamp. Cet amalgame avec les nazis est scandaleux. Cela a beaucoup choqué notre groupe. Sur le fond, on doit s'attendre à l'éventualité d'un afflux de mendiants. LausannEnsemble sera vigilant.» Claude-Alain Voiblet regrette pour sa part que le Conseil se soit privé d'un débat intéressant, parce qu'il a été amené par un UDC. «La Municipalité fait de l'humanisme bon marché, apprécie-t-il. Si la situation se détériore, il faudra réintervenir.

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