mardi 6 novembre 2007

La mendicité étrangère, nouveau combat UDC

L'augmentation du nombre de mendiants dans les rues lausannoises et la crainte d'un futur afflux font réagir l'UDC.
Article de 24 Heures signé Julien Pidoux.


La mendicité n'est pas interdite,
à condition qu'il n'y ait pas harcèlement
des passants. VINCENT RYSER


Après Lyon puis Genève, la mendicité a fait irruption dans les rues lausannoises. Depuis près de six mois, elle a pris une nouvelle dimension. Faux musiciens, mères de famille ou handicapés, souvent d'origine rom, ils tendent la main aux passants, espérant un peu de charité.

Le long de la rue de Bourg, il arrive qu'on en croise plusieurs à la suite. Et avec Genève qui s'apprête à serrer la vis, certains élus de droite vaudois craignent un afflux encore plus massif de mendiants. Alors que le Grand Conseil se penche ce matin sur le postulat de l'UDC François Brélaz demandant au Conseil d'Etat «d'étudier l'opportunité de prendre des mesures concernant la mendicité», son collègue de parti Claude-Alain Voiblet va déposer, ce soir une, interpellation allant dans le même sens au Conseil communal de Lausanne.

Le secrétaire romand du parti s'inquiète notamment de savoir si la ville a pris acte de cette situation préoccupante et si elle envisage des «mesures de police énergiques» afin de réduire la mendicité. «Véritable activité économique, organisée par des transports en commun depuis la Roumanie, ces mendiants sont clairement exploités», souligne l'interpellation.

«Rester attentif»
Ce «tourisme de la misère» inquiète aussi LausannEnsemble. Si la situation n'est pas encore explosive dans les rues de la capitale vaudoise, la conseillère communale Françoise Longchamp appelle à «rester attentif» elle avait posé la question des faux musiciens de rue lors de la précédente séance et n'hésite pas elle aussi à rappeler les événements romains de ces derniers jours (ndlr: le meurtre d'une jeune femme à Rome par un Roumain et les mesures du gouvernement italien instaurant la possibilité de renvoyer dans leur pays les criminels venant d'un pays de l'UE) pour insister sur le caractère sensible du sujet.

Le municipal de la Police Marc Vuilleumier admet qu'une partie des mendiants actuellement à Genève pourrait faire le déplacement jusqu'à Lausanne en cas de durcissement de la part des autorités du bout du lac. Il tient toutefois à rappeler que la mendicité n'est pas illégale «l'on ne peut pas interdire la misère» et il regrette que même des mendiants puissent être exploités. «Ils doivent être traités avec humanité, même si on ne peut pas accueillir 200 à 300 mendiants au centre-ville de Lausanne.» Surtout qu'une la majorité d'entre eux viendraient en Suisse avec un statut de touriste.

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