MALAISE L’initiative de l’UDC concernant l’interdiction
des minarets (ici, celui du Petit-Saconnex, à Genève)
n’est pas passée inaperçue lors de la conférence de l’Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
sur les discriminations envers les musulmans.
L’initiative de l’UDC contre les minarets nuirait-elle un peu plus à la réputation de la Suisse à l’étranger? La campagne électorale particulièrement chahutée qui a cours a déjà passablement écorné l’image d’Epinal de la quiétude helvétique, surtout depuis les débordements du weekend dernier à Berne.
L’initiative de l’UDC «contre la construction de minarets» égratigne quant à elle la réputation de tolérance de la Suisse. L’ambassadeur Anton Thalmann revient justement de Cordoue, en Espagne, où se tenait ces deux derniers jours une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur l’intolérance et les discriminations envers les musulmans. Dans son allocution, il se disait parfaitement conscient que notre pays «n’est malheureusement pas à l’abri de frictions motivées par l’incompréhension ou la peur, mais souvent aussi par le mépris d’autres confessions.» L’initiative de l’UDC n’a pas été évoquée par les autres participants. «Il n’y a eu aucune agressivité envers la Suisse», rapporte Anton Thalmann. «Dans ce genre de conférence, le but n’est pas de se taper dessus, mais de mieux comprendre la situation.» Pourtant, ce qui se passe actuellement en Suisse est connu. «Il y a une certaine curiosité, on m’a souhaité bonne chance pour les élections. Et j’ai entendu dire que la presse espagnole avait été assez virulente envers la Suisse.»
Un observateur en Suisse
Anton Thalmann a par ailleurs mentionné la prochaine venue en Suisse d’Ömür Orhun, représentant de la présidence de l’OSCE sur les questions d’islamophobie. Une visite prévue de longue date et qui n’est donc pas motivée par l’initiative anti-minarets. «Nous avons discuté de façon très générale, confie Anton Thalmann, mais l’initiative UDC était présente de manière sousjacente.
» Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), lui, s’inquiète pour l’image de la Suisse. «Pour l’instant, celle-ci n’est pas durablement écornée», note le porte-parole du DFAE, Jean-Philippe Jeannerat. «Mais l’initiative contre les minarets pourrait présenter des problèmes plus sérieux. Certains, notamment dans les pays musulmans, pourraient penser qu’ilyades discriminations envers les musulmans. Un journaliste d’Al-Jazira, qui réside pourtant en Suisse, parlait carrément d’interdiction des mosquées, alors que ce n’est pas le sujet de l’initiative. » Et d’expliquer l’importance, mais aussi parfois la difficulté, de faire comprendre à l’étranger les spécificités de la démocratie directe.
Faut-il craindre des actes terroristes en réaction à l’initiative anti-minarets? «Je me garderais bien de faire le lien avec une éventuelle menace terroriste, nuance prudemment Jean-Philippe Jeannerat. Mais il faut parfois peu de choses pour déboucher sur de graves malentendus. On l’a vu avec l’affaire des caricatures du prophète Mahomet au Danemark.»
Un article d'Antoine Grosjean dans 24 Heures
L’initiative de l’UDC «contre la construction de minarets» égratigne quant à elle la réputation de tolérance de la Suisse. L’ambassadeur Anton Thalmann revient justement de Cordoue, en Espagne, où se tenait ces deux derniers jours une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur l’intolérance et les discriminations envers les musulmans. Dans son allocution, il se disait parfaitement conscient que notre pays «n’est malheureusement pas à l’abri de frictions motivées par l’incompréhension ou la peur, mais souvent aussi par le mépris d’autres confessions.» L’initiative de l’UDC n’a pas été évoquée par les autres participants. «Il n’y a eu aucune agressivité envers la Suisse», rapporte Anton Thalmann. «Dans ce genre de conférence, le but n’est pas de se taper dessus, mais de mieux comprendre la situation.» Pourtant, ce qui se passe actuellement en Suisse est connu. «Il y a une certaine curiosité, on m’a souhaité bonne chance pour les élections. Et j’ai entendu dire que la presse espagnole avait été assez virulente envers la Suisse.»
Un observateur en Suisse
Anton Thalmann a par ailleurs mentionné la prochaine venue en Suisse d’Ömür Orhun, représentant de la présidence de l’OSCE sur les questions d’islamophobie. Une visite prévue de longue date et qui n’est donc pas motivée par l’initiative anti-minarets. «Nous avons discuté de façon très générale, confie Anton Thalmann, mais l’initiative UDC était présente de manière sousjacente.
» Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), lui, s’inquiète pour l’image de la Suisse. «Pour l’instant, celle-ci n’est pas durablement écornée», note le porte-parole du DFAE, Jean-Philippe Jeannerat. «Mais l’initiative contre les minarets pourrait présenter des problèmes plus sérieux. Certains, notamment dans les pays musulmans, pourraient penser qu’ilyades discriminations envers les musulmans. Un journaliste d’Al-Jazira, qui réside pourtant en Suisse, parlait carrément d’interdiction des mosquées, alors que ce n’est pas le sujet de l’initiative. » Et d’expliquer l’importance, mais aussi parfois la difficulté, de faire comprendre à l’étranger les spécificités de la démocratie directe.
Faut-il craindre des actes terroristes en réaction à l’initiative anti-minarets? «Je me garderais bien de faire le lien avec une éventuelle menace terroriste, nuance prudemment Jean-Philippe Jeannerat. Mais il faut parfois peu de choses pour déboucher sur de graves malentendus. On l’a vu avec l’affaire des caricatures du prophète Mahomet au Danemark.»
Un article d'Antoine Grosjean dans 24 Heures
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