vendredi 28 septembre 2007

Un peu d’humanité s.v.p.!

Réactiondans 24 Heures de Madame Anne-Lise Pletscher de Lausanne, suite à l'expulsion d'un jeune père de famille togolais.


En début d’année, Atchimou Issifou avait choisi la clandestinité plutôt que le retour au Togo. Malgré sa crainte de voir arriver la police, il était revenu pour embrasser sa femme et ses filles, Nesrine, 3 ans, et Jayda, 7 mois. AIGLE, LE 11 JANVIER 2007
PATRICK MONAY

Au gré de certaines circons­tances, j’ai eu le privilège de passer le mardi 4 septembre en compagnie de cette famille togolaise – dont le jeune père a été arrêté le lendemain par la police lausannoise – et d’amis communs.
Ayant un long passé d’ensei­gnante, j’ai eu affaire à des centaines de familles durant ma carrière. Or, pour caractéri­ser celle-ci brièvement, trois mots me viennent à l’esprit: équilibre, harmonie et simpli­cité.
A ma connaissance, on n’est pas censé pratiquer en Suisse la torture… Mais, depuis que j’ai appris quels moyens l’admi­nistration a utilisé, pour attirer ce «NEM» (vivant depuis 7 mois dans la clandestinité) dans ses filets et l’arrêter, je suis forcée de constater qu’il existe ici une torture morale, un sadisme, qui équivalent largement à certaines tortures
physiques: la tromperie et le mensonge, la brutalité et l’hu­miliation, et ceci à proximité de l’épouse, mère de deux fillettes de 4 ans et de 15 mois.
Et dans quel but?
Dans le seul but d’appliquer aveuglément des lois inhumai­nes, sans le moindre souci des conséquences dramatiques sur ces existences éclatées… J’ose espérer que le dévouement sans limites des membres de l’Association «Coordination Asile» aura allumé, chez les victimes, suffisamment d’étin­celles de résilience, pour qu’une fois sorties du tunnel, elles aient enfin droit à une vie normale.


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