Lire dans 24heures, un article de Patrick Monay
Installés dans le Chablais depuis plus de quatre ans, les Issifou ont épuisé toutes les voies de recours. Le père a choisi de se réfugier dans l’illégalité.
La mort dans l’âme, Atchimou Issifou a quitté femme et enfants mardi passé. Pour se terrer. Ce Togolais de 33 ans est sous le coup d’une expulsion définitive du territoire suisse. Un pays où il a trouvé refuge voici cinq ans, après avoir fui le régime au pouvoir dans son pays d’origine. Le destin d’Atchimou aurait basculé en janvier 2002, à l’occasion d’une émission radiophonique. Sur les ondes de RFI (Radio France Internationale), il dénonce notamment le non-respect des droits de l’homme dans son pays. «Les soldats m’ont retrouvé chez ma mère quatre jours plus tard, raconte notre homme, qui admet pourtant avoir utilisé un pseudonyme. Ils m’ont jeté dans une cellule.» Le Togolais dit s’être évadé avec la complicité d’un gardien, avant de fuir au Ghana voisin. De là, un passeur l’emmène en Suisse. Il débarque en février 2002 au centre d’enregistrement de Vallorbe, où il dépose une demande d’asile. Laquelle sera définitivement refusée deux ans plus tard. Motif: les autorités fédérales compétentes ne croient pas un mot de ce récit. Trop d’invraisemblances, trop de contradictions d’une audition à l’autre… Pour la Commission de recours en matière d’asile, un «simple opposant politique» de la trempe d’Atchimou Issifou n’encourt aucun risque à séjourner au Togo.
L’intéressé n’est pas de cet avis. «Rentrer dans mon pays? Seul, je n’ose même pas l’imaginer. Alors, avec ma famille, c’est absolument exclu.»
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