mardi 17 avril 2007

Toujours pas d’asile pour Révérien Rurangwa, le «génocidé» rwandais

Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24heures.
Il y a un an,le rescapé du génocide rwandais faisait la une des médias en Suisse et en France. Malgré les promesses, le jeune homme n’a toujours pas obtenu l’asile.
«La Suisse doit dire ce qu’elle veut faire de moi, je n’en peux plus d’attendre.» Le moral de Révérien Rurangwa est au plus bas. Il y a un an, ce jeune Rwan­dais de 28 ans faisait la une des médias. Pas seulement en Suisse: Patrick Poivre d’Arvor et Marc­Olivier Fogiel l’avaient convié à présenter son livre Génocidé àla télévision.
L’ouvrage s’est déjà vendu à plus de 20 000 exemplaires. Il y raconte comment les 43 mem­bres de sa famille ont été massa­crés lors du génocide rwandais. Lui a 15 ans et échappe à la mort, mais pas aux coups de machette. Son poignet est tran­ché, son nez aussi, son visage et son corps tailladés. Pris en charge par l’association Senti­nelle, il est soigné à Genève et Lausanne. Deux ans plus tard, il retourne dans la région des Grands Lacs. Face à face avec son bourreau. Menaces de mort. Retour dans le canton de Neu­châtel où il dépose une demande d’asile. Elle est rejetée
Admission à renouveler tous les six mois
Après la publication de son livre, la mobilisation s’organise pour que Révérien Rurangwa puisse rester en Suisse. Même le vice-président de l’UDC, Yvan Perrin, lui apporte son soutien. Du côté de l’Office fédéral des migrations (ODM) on lui garan­tit qu’il ne «sera pas renvoyé vers la mort». Mais un an après, il n’a toujours pas reçu le pré­cieux sésame. «Les belles pro­messes, ça ne suffit pas», dé­nonce son avocate Valérie Schweingruber.
Son dossier est toujours à la Commission de recours en ma­tière d’asile, rattachée désormais au Tribunal administratif fédé­ral. Et tous les six mois, l’homme qui vit à la Vue des Alpes, doit faire renouveler son admission provisoire. Il ne peut pas étudier, ni travailler. Mais plus grave en­core à ses yeux: «Je ne peux pas faire mon devoir de mémoire.» En effet, sa situation actuelle l’empêche de se rendre à l’étran­ger pour répondre aux nombreu­ses invitations des écoles ou uni­versités qui aimeraient entendre son témoignage
En suédois et en japonais
En Espagne, au Portugal, en Italie et aux Etats-Unis des édi­teurs souhaitent traduire son li­vre. A une condition: que Révé­rien puisse se rendre dans ces pays pour promouvoir son ouvrage. A noter que Génocidé a déjà été traduit en suédois et en japonais.
Du côté de l’ODM, Domini­que Boillat assure que son of­fice est prêt à faciliter les dépla­cements de Révérien Ruran­gwa, comme il l’a fait l’an dernier en l’autorisant à se ren­dre en France pour répondre aux nombreuses sollicitations des médias. «C’est faux, rétor­que- t-il. Il y a deux semaines, l’ODM a sèchement refusé de me laisser aller au Canada et en France.» Il cherche à comprendre: «La Suisse m’a soigné, m’a remis debout. Est-ce que c’était pour que je retourne au Rwanda me faire couper la tête?» Domini­que Boillat se veut rassurant: «Je comprends que cette at­tente soit usante pour les nerfs, mais il n’a pas de souci à se faire. Même si cela peut pren­dre encore un an ou deux avant que la décision finale soit ren­due. »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Soyez nombreux à donner un petit coup de pouce à Révérien !

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