jeudi 8 mars 2007

Viol de Schmitten, le quartier où il fait mal vivre

Lire cet article de laliberte.ch qui décrit le quartier délabré dans lequel vivaient les inculpés.

Schmitten • C'est dans un lotissement de béton, à l'écart du village, que se sont déroulés certains des abus sexuels qui défrayent la chronique. Tout le monde s'accorde à dire que la situation y est difficile. Mais que faire?
Marc-Roland Zoellig
«Negerdörfli». Le «village nègre». C'est ainsi que l'on appelle couramment le quartier de Mühletal à Schmitten, reconnaît, un peu gênée, une dame croisée à la sortie d'un bistrot au centre du village. De fait, Mühletal - à ne pas confondre avec le bucolique hameau éponyme, situé à quelques encablures - n'est ni un village ni un quartier. C'est un moche empilement de blocs de béton échoué, depuis les années 1970, entre la voie ferrée et la route, un peu à l'écart du village.
C'est dans un appartement situé dans l'un de ces neuf blocs d'habitation qu'une mineure a été sexuellement abusée par plusieurs jeunes hommes. Une première dénonciation a permis d'identifier d'autres protagonistes de l'affaire. Aujourd'hui, quinze individus dont deux adultes, originaires des Balkans pour la plupart, sont accusés d'abus sexuels sur trois jeunes filles, toutes mineures au moment des faits (voir nos éditions précédentes).
Façades délabrées, boîtes aux lettres à l'avenant, sentiment d'étouffement dû au manque d'espace: il ne fait pas bon vivre entre ces murs lépreux et ces portes de garage défraîchies. Il y a là une septantaine d'appartements en tout, occupés par une forte proportion d'étrangers de toutes nationalités. Malgré l'exiguïté des lieux, le secteur est divisé en deux, selon une habitante du quartier, arrivée d'Italie il y a 40 ans et établie là depuis une vingtaine d'années: il y a les blocs hébergeant des requérants d'asile, et les autres. «Avant, tout allait bien ici. Et puis il y a une dizaine d'années, les requérants d'asile d'ex-Yougoslavie ont commencé à arriver», explique-t-elle. Depuis, tout irait à vau-l'eau. «La police vient presque tous les jours!» Cet amalgame entre requérants et criminalité est relativisé tant par les autorités de Schmitten que par la Croix-Rouge fribourgeoise (lire ci-après).
«Tout est cassé ici»
Mais ces considérations n'entament pas la conviction de la grand-mère, qui aimerait aujourd'hui quitter le quartier. Problème: l'appartement qu'elle occupe avec son mari a été acheté par le couple. «Nous ne pourrons plus partir de là», regrette-t-elle en désignant les alentours d'un air morne. «Tout est cassé ici...»
Tous les habitants ne partagent pas cet abattement: Luciana réside dans le quartier depuis une année, par choix. D'origine brésilienne et hongkongaise, la jeune tatoueuse - elle a un studio sur place, et un autre à Bienne - élève seule son fils de trois ans. «Ma mère habite une belle maison à Montilier, mais je voulais que mon fils voie aussi que la vie n'a pas que de bons côtés», explique-t-elle. «Je n'ai pas trop de contacts avec les autres habitants.» Elle affirme que les gens sont corrects lorsqu'on sait se faire respecter.
Une bagarre avec une toxicomane et un accrochage avec un jeune ex-Yougoslave - «il s'était mis devant le capot de ma voiture pour m'empêcher de démarrer, j'ai simplement fait mine de mettre les gaz...» - ne l'ont pas dissuadée de rester dans son appartement, même si elle pense résilier son bail lorsque son fils sera scolarisé. «Et puis j'ai un pitbull. Ca impressionne...»

Sur le même sujet l'interview de deux personnes en cause dans le Matin
et l'interview de l'éducateur de rue qui connait le mieux le quartier

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