lundi 12 février 2007

Récidivistes étrangers expulsés

Lire l'article de Victor Fingal dans le Matin Le Matin -
Depuis le début de l'année, le Code pénal révisé laisse plus de marge de manoeuvre aux cantons. Celui de Saint-Gall ne tergiverse plus avec les jeunes criminels étrangers: ils sont renvoyés dans leur pays

Sur le même sujet, l'article de Valentine Zubler dans 24heures
Alors qu’une bisbille oppose les cantons et la Confédération en matière de répression, Saint-Gall veut renvoyer six jeunes criminels dans leur pays d’origine. De leur côté, des élus du PDC souhaitent instaurer un passeport de seconde zone pour les Suisses fraîchement naturalisés.



Saint-Gall a serré la vis. Depuis le début de l'année, l'Office cantonal des étrangers a ordonné l'expulsion de six jeunes criminels du territoire suisse, sous réserve des voies de recours usuelles, révèle la SonntagsZeitung dans son édition d'hier. Agés de 18 à 22 ans, ces personnes ont commis des crimes graves tels que des brigandages et des viols. En outre, certains sont des récidivistes.

«Depuis l'entrée en vigueur du nouveau Code pénal suisse, les mesures d'expulsion du territoire sont de la compétence des seuls services de migration cantonaux», note Roger Schneeberger, le secrétaire général de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP). Auparavant, les renvois étaient essentiellement prononcés par les tribunaux. «Désormais, poursuit Roger Schneeberger, cette disposition s'applique aussi aux jeunes adultes, et même dans certains cas aux mineurs de 15 à 18 ans.» Tous les cantons pratiquent-ils l'expulsion? «De manière générale, oui. Plus ou moins rigoureusement.» Chauds débats en perspective, donc.

Catégorie à part


Reste que la décision des autorités saint-galloises intervient sur fond de bisbille entre les cantons et la Confédération en matière de répression (lire ci-contre). En outre, la violence des jeunes constituera un des thèmes des entretiens de Watteville entre le Conseil fédéral et les partis gouvernementaux.

Des partis qui ne sont d'ailleurs pas toujours en reste. Ainsi, le conseiller national Thomas Müller (PDC/SG) a déposé une motion afin que les statistiques relatives à la violence et aux bénéficiaires de l'aide sociale fassent apparaître «dans une catégorie à part les naturalisés depuis moins de cinq ans», révèle Le Matin dimanche.

«Le PDC perd les pédales»

Une proposition aussitôt critiquée par de nombreux politiciens. «Il est triste de constater que des élus du Parti démocrate-chrétien continuent de singer l'UDC», déplore ainsi le vice-président des Verts suisses, le Genevois Ueli Leuenberger. Avant de conclure: «Ils perdent les pédales. Et dire que le président du PDC Christophe Darbellay soutient cette motion!» Ce dernier affirme en effet dans le journal dominical qu'il y est favorable car, dit-il, «nier ces problèmes, c'est laisser la situation se détériorer». A noter toutefois que la proposition de Thomas Müller gêne également des membres de son propre parti.
«Des patrouilles dans les écoles? Il ne faut pas exagérer»


Les cantons n'ont pas vraiment apprécié. Il y a une semaine, le ministre de la Justice Christoph Blocher se déclarait favorable au recours à la police dans les écoles. Et annonçait la création d'un groupe de travail au niveau fédéral. Or, ces décisions relèvent de la compétence des cantons, insiste la vice-présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP), la radicale saint-galloise Karin Keller-Sutter.


– Les propos de Christoph Blocher vous surprennent. Pourquoi?


– D'abord, nous n'en avons pas été informés, alors que cette question relève de la souveraineté cantonale. Ensuite, la plupart des mesures que Christoph Blocher préconise - polices spéciales, brigades des mineurs - se font déjà. Quant aux patrouilles dans les écoles, nous estimons que cela n'est pas nécessaire. Il ne faut pas exagérer.

- Votre canton, Saint-Gall, ordonne le renvoi de jeunes criminels.
Le ton s'est-il durci?


* Cette pratique avait déjà cours, à Saint-Gall comme ailleurs. Maintenant que les services de migration sont compétents, cela se fera peut-être de manière plus systématique lors de délits graves. Cela envoie un message fort: ceux qui se comportent mal risquent l'expulsion.

Nous menons de nombreux projets de prévention et d'intégration. Cela ne suffit pas. Il faut aussi des mesures répressives. Et concernant les étrangers, il ne faut pas fermer les yeux. Les statistiques indiquent que la moitié des délits sont commis par des étrangers. Et à Saint-Gall, par exemple, en ce qui concerne les délits graves, les jeunes sont surreprésentés.

Aucun commentaire: