Lire l'article de Karim Di Matteo dans 24heures24heures en ligne - www.24heures.ch - bex corboz 100207
Le procès en correctionnelle pour discrimination raciale d'André Corboz, du nom du Conseiller communal bellerin auteur d'une dizaine de slogans à caractère xénophobe sur des murs de Bex dans la soirée du 10 au 11 mai 2005, doit débuter jeudi prochain.
«Nègres dehors», «Nègres go home»: ces propos avaient entraîné deux expéditions punitives, dont une au domicile de l'élu, de la part de requérants d'asile du centre FAREAS. L'intervention d'une vingtaine de patrouilles de police avait été nécessaire pour ramener le calme dans la cité du sel. Outre André Corboz, trois requérants avaient été arrêtés.
Pour sa défense, le garagiste de 46 ans – par ailleurs candidat UDC aux prochaines élections cantonales –, avait affirmé être excédé par des trafiquants de drogue agissant devant son domicile. Sa femme aurait également été frappée par l'un d'eux le jour des débordements.
Témoins passifs?
Du côté du Tribunal de Vevey: «Ne faites pas trop de publicité, s'il vous plaît, la salle ne compte qu'une quinzaine de places.»
L'association ACOR SOS Racisme voit, elle, les choses sous un autre angle. Constituée partie civile, elle se démène sans compter pour inviter le public à manifester et assister aux débats: «Nous avons essayé de demander une salle plus grande», explique son secrétaire général Karl Grünberg, sans réponse encore hier sur cette question.
Pour l'association, qui a accès au dossier, cette affaire est révélatrice du «phénomène de banalisation du racisme». Par ailleurs, Karl Grünberg s'étonne de la version de la police et met le doigt sur certaines omissions. La principale: «Plusieurs témoins des agissements d'André Corboz, dont un policier, ne seraient pas intervenus».
L'accusé hésite
L'effervescence est telle que l'accusé hésite à se présenter jeudi: «Je n'en sais rien, je dois en discuter avec mon avocat qui m'a conseillé de ne rien dire. J'en saurai plus lundi», a-t-il lâché brièvement au téléphone hier. «Pourquoi aller là-bas, pour se faire insulter, c'est presque du lynchage public, je ne sais pas si je vais y aller», a-t-il également déclaré à l'ats.
Pour sa part, le procureur général du canton Eric Cottier, en charge du dossier, se dit peu coutumier de ce type d'affaires – «des cas très rares dans le canton de Vaud» – et évoque une peine maximale de trois ans, «même s'il est probable que nous serons bien en dessous de cela, à moins que l'attitude de l'accusé ne joue en sa défaveur.»
A noter qu'André Corboz comparaît également pour dommages à la propriété. Les trois requérants africains arrêtés le soir des faits seront quant à eux jugés ultérieurement.
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