samedi 2 décembre 2006

Le riche district de Nyon est prêt à accueillir les requérants qui le fuient

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Peu de requérants séjournent dans la région où les loyers sont trop chers pour la Fareas. Mais la situation pourrait changer. Les élus locaux sont ainsi prêts à ressortir un projet de pavillon modulable.
L'ouest du canton s'arrêterait-t-il à Crissier pour la Fareas? A La Côte, aucun centre d'accueil pour requérants d'asile n'existe, alors qu'ils sont rares à y être hébergés dans un appartement. Le district de Nyon est ainsi celui qui compte le moins de migrants sous la responsabilité de la Fareas. En effet, seulement 1% d'entre eux séjourne dans une région qui abrite pourtant 10% de la population cantonale. «Il y a trop peu d'appartements et les loyers sont trop chers, explique Emmanuelle Marendaz-Colle, attachée de presse de la Fareas. Le problème ne vient donc pas des élus, qui ont toujours collaboré.»

Dans les semaines à venir, la situation pourrait par ailleurs changer. Un rééquilibrage de la répartition des requérants d'asile n'est pas exclu. Suite au vote de Bex, «différentes options sont actuellement analysées», souligne Frédéric Rouyard, attaché de presse de Jean-Claude Mermoud, conseiller d'Etat en charge du dossier. L'entrée en vigueur de la LARA (Loi sur l'aide aux requérants d'asile) oblige d'ailleurs les communes de plus de 2000 habitants à collaborer avec la Fareas pour trouver des hébergements.

Ce qui n'inquiète pas les élus locaux nyonnais qui n'ont jamais fermé leurs portes à la Fareas. Au début de la décennie, alors qu'une vague de requérants déferlait sur la Suisse, plusieurs communes n'avaient pas hésité à mettre à disposition en urgence leurs abris de Protection civile. Mais la solution en sous-sol ne pouvait être humainement que provisoire.

Conscient que l'effort en termes d'accueil était moindre qu'ailleurs dans le canton, un groupe de travail formé de municipaux avait proposé plus récemment un projet pilote visant à la création d'un centre de deuxième accueil. «Nous n'avions pas d'appartements, ni d'immeubles disponibles pour la Fareas, nous avons donc préparé une solution alternative clé en main», se rappelle Hans-Rudolf Kappeler, syndic de Prangins qui s'était particulièrement investi dans cette cause au printemps 2005. L'idée, reprise d'une expérience suisse-alémanique, consistait à mandater une société privée qui aurait géré la construction et l'administration de l'accueil des requérants. Ceux-ci auraient été logés dans des pavillons modulaires, achetés sous la forme d'un contrat de leasing. Une solution avantageuse financièrement pour les communes, puisqu'une installation pour 48 résidents se chiffre à quelque 750 000 francs.

A l'époque, le projet avait reçu des échos favorables, mais n'avait pas été concrétisé. Ce n'était pas le bon moment. «Depuis 2004, le nombre de requérants est en nette diminution, indique Emmanuelle Marendaz-Colle. La tendance n'est donc pas à l'ouverture de nouveaux centres, mais plutôt à la fermeture de structures.» Une tendance toujours d'actualité, les chiffres de cette année le confirment (lire encadré).

Le second problème de l'initiative du groupe de travail résidait dans lefait qu'il aurait cassé le monopole de la Fareas en mandatant une société privée pour la gestion du bâtiment.

Dans la période d'incertitude actuelle, le projet de pavillons modulables pourrait tout de même refaire surface. «Tout est envisageable», lâche Frédéric Rouyard. Hans-Rudolf Kappeler est d'ailleurs prêt à le dégainer à nouveau. «Il sommeille dans un tiroir. Il me suffirait de le ressortir…»
Requérants d’asile en chiffres

5800 requérants séjournent dans le canton (–560, soit –9,7% depuis le 1er janvier 2006).

5000 vivent dans des appartements, 800 dans des centres.

51% séjournent dans le Grand Lausanne.

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