lundi 23 octobre 2006

Blocher fait presque l'unanimité contre lui dans le courrier des lecteurs de 24heures

La mauvaise gouvernance tue l'Afrique
Si M. Blocher a tenu des propos réducteurs et racistes sur les Africains, ceci est indigne d'un fils de pasteur. C'est la mauvaise gouvernance qui tue l'Afrique, pratiquée par des potentats maintenus aux affaires pour les intérêts occidentaux. Les exemples positifs du Botswana ou du Ghana, vous n'en parlez jamais. Vous préférez dérouler sans état d'âme le tapis rouge à des dictateurs. Malades, ces protégés sont évacués discrètement dans vos hôpitaux, alors qu'au grand jour on édicte des lois très restrictives pour contenir leurs malheureux victimes à la recherche du pain et de paix. Pire, on s'acharne à leur annuler la dette sans contrepartie.
Des détournements impliquant ces potentats, des multinationales et des banques sont régulièrement mis à jour. Voir le casa du Nigérian Sani Abacha, et de ses 645 millions de dollars planqués en Suisse… A qui profitent ces crimes économiques?
L'Afrique travailleuse produit, sous la canicule, le café, le cacao et le coton qui sont achetés à vil prix à nos paysans. A coup de subventions, l'Occident écoule en Afrique des produits qui tuent la production locale.
Aider l'Afrique, oui, mais autrement. Par exemple par l'abolition de la hiérarchie concentrique de l'immigration, car le montant de l'argent des travailleurs immigrés dépasse largement celui de l'aide au développement. Mais surtout, arrêtez de soutenir ces régimes peu fréquentables, pourvoyeurs de réfugiés. Ainsi l'Afrique sera sauvée et on évitera ces tristes drames quotidiens sur les côtes européennes. L'Afrique deviendra alors un maillon fort de la croissance économique mondiale.
Michel Mpandi,
Africain et travailleur,Lausanne

Emigrer pour comprendre

A propos de l'article intitulé «Pour Christoph Blocher, les Africains sont paresseux» (24 heures du 16 octobre 2006):
Je réside depuis un certain temps déjà à l'étranger et je suis quelque peu dépité et attristé par les propos tenus par l'un de nos conseillers fédéraux. En effet, je ne puis concevoir que quelqu'un dans une fonction aussi importante puisse émettre pareille ignominie. Ce genre de discours ne fait qu'attiser un populisme et un nationalisme médiocres et révèle une vision très moyenâgeuse du monde actuel, comme vous l'évoquiez si bien le 9 octobre à propos de la Belgique.
M. Blocher devrait, au vu de sa fonction, se concentrer sur les problèmes actuels de notre pays et réfléchir à quelles situations futures nous devrons faire face, plutôt que de répandre des discours de bistrot. Peut-être qu'il devrait faire comme moi, résider un certain temps dans un autre pays et être lui-même, l'étranger qu'il craint tant…
Marcel Hollenstein,
Vancouver (Canada)

Romands aussi

Déclaration de Christoph Blocher: les Africains sont des paresseux! Rassurez-vous chers Amis Romands, il nous classe dans la même catégorie…
Robert Arbel,
Cully
Un continent d'assistés
Décidément, Blocher gène les «Saints» comme les nomme Jean Raspail. il Alors, on va jusqu'à falsifier un texte pour anéantir le gêneur. Notre pays n'a plus rien à envier aux régimes fascistes totalitaires! On peut être montré du doigt, voire malheureusement condamné pour avoir donné une opinion. Mais il est difficilement concevable qu'on puisse être condamné pour émettre des faits facilement vérifiables.
Or en ce qui concerne l'Afrique (Maghreb compris), le constat qu'en fait Blocher est malheureusement des plus véridiques. L'aide colossale qui lui a été accordée depuis cinquante ans, les infrastructures laissées lors de la décolonisation n'ont servi à rien puisque le PNB du continent n'a cessé de décroître.
On a fait des Africains un peuple d'assistés incapables aujourd'hui de se prendre en charge… Comment l'expliquer si ce n'est par leur culture, leurs us et coutumes, alors que les pays qui n'ont reçu aucune aide (Corée du Sud, Chine…) sont aujourd'hui en passe de nous damer le pion?
Marie-France Oberson,
Siviriez

Pas besoin de leçons!

Je rappellerai un dicton africain qui s'applique à M. Blocher et qui dit «On ne dit jamais à un fou qu'il est le parrain d'un événement, mais qu'il en fait partie.» Cela dit, je ne crois pas que l'Afrique, ni les Africains n'ont à recevoir, de leçons d'économie, de morale, de géopolitique ou de développement – surtout de la part d'un politicien, qui confond politique, neutralité et entreprise familiale!
A l'inverse, j'accuse les représentations diplomatiques africaines en Suisse, qui n'osent même pas user de leur droit de réponse, comme si elles avaient peur de se faire expulser de Suisse, alors qu'elles ont une immunité de facto!
J'aimerais rappeler à M. Blocher que l'Afrique n'a aucun lien historique ou colonial avec la Suisse, alors de quel droit veut-il nous aider avec un soi-disant plan Marshall? Qu'il retourne à ses classiques et reprenne des cours de politique étrangères pour savoir, dans quelle mesure les Américains ont aidé les Européens avec un plan Marshall et les raisons profondes et non-dites de ce plan!
Hier il s'en prenait aux Kosovars, aujourd'hui aux Arméniens et aux Africains. Demain, à qui le tour? Aux Lettons, aux habitants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (que je respecte profondément)?.
(…) M. Blocher, aucun chef d'Etat africain n'a salué votre élection, ni ne daigne vous rendre visite, car pour l'Afrique vous n'êtes que la sixième roue d'un carrosse! Alors, l'Afrique vous salue bas!
Abdoulaye Sarr Mbodji,
Yverdon

Un industriel au Conseil fédéral

L'aide au développement en Afrique n'intéresse pas Christoph Blocher, chef d'entreprise, par contre la bienveillance des autorités turques ça pourrait toujours servir… Le hic, c'est qu'il n'est plus rémunéré en tant qu'industriel, mais qu'il est salarié par la Confédération.
Dans ce cadre, il est censé représenter une collectivité, un pays. Ce dernier s'insère dans un monde aux interactions complexes avec des voisins plus ou moins proches, plus ou moins nantis. Cela ne saurait se mesurer uniquement au retour sur investissement et au profit des actionnaires. Heureusement d'ailleurs!
Ses déclarations sur l'Afrique sont choquantes à plus d'un titre. Elles démontrent une ignorance crasse des difficultés, tout comme des différences culturelles, ethniques et sociales des nombreux pays qui forment ce continent. La réalité de ses habitants ne correspond pas aux paroles méprisantes de Blocher, proférées sur la base d'une expérience professionnelle ponctuelle, échouée il y a vingt ans.
Je comprends surtout que le passage de l'article 261 bis qui vise «celui qui, publiquement, aura propagé une idéologie visant à rabaisser ou à dénigrer de façon systématique les membres d'une race, d'une ethnie ou d'une religion» lui pose problème. Ses collègues de parti aimeraient bien ne pas être limités dans leurs campagnes de dénigrement contre des personnes qui selon lui ne méritent aucune attention (traduisez: qui ne rapportent rien).
Heureusement que cet article de loi l'oblige à rester dans une certaine décence… encore que, à l'entendre régulièrement, je me demande si cet article est vraiment appliqué.
Doris Agazzi,
Saint-Cierges

A quand le tour des invalides?

Christoph Blocher me plonge en plein cauchemar. Il semblerait que la récente approbation des lois sur l'asile et sur les étrangers lui soit «montée à la tête». Sinon comment expliquer les dérapages de ce conseiller fédéral qui, depuis, a perdu tout sens de la retenue et de la dignité?
Cet homme, prétendument patriote et attaché aux valeurs du pays, affiche en réalité un incroyable mépris pour tous ceux qui pensent et vivent autrement. Blocher voudrait amender les lois antiracistes pour mieux «écraser» en toute légalité ceux qu'il exclut - notamment ses fameux Schein-Invaliden (pseudo-invalides) auxquels il aimerait joindre aujourd'hui les Africains «paresseux» selon l'évangile blochérien.
Couchepin l'a dit avant tout le monde: «Blocher est dangereux» (sous-entendu au Conseil fédéral) et il avait raison! Qu'attend-on pour réagir?
Charles Bourgeois,
Yens

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