De gauche à droite: Bruno Frick (PDC), Fulvio Pelli (PRD) et Ueli Maurer (UDC)
(photo Keystone)
La campagne en vue des votations du 24 septembre sur l'asile et sur les étrangers entre dans le vif du sujet. A six semaines du scrutin, alors que la pause estivale touche à sa fin, partisans et adversaires des deux lois multiplient les interventions. Cette semaine, le Parti radical doit discuter de son concept d'intégration, connexe à la votation. Les deux lois seront également évoquées par les délégués de l'UDC. Lundi prochain, le comité qui prône le double non présentera ses arguments, appuyé par l'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss.
Les premiers sondages commencent également à tomber. Un sondage d'Isopublic réalisé pour Le Matin et le Sonntagsblick donne une majorité pour le oui (48% pour la loi sur l'asile, 30% contre), mais avec une part encore importante d'indécis (27%), et de fortes disparités entre la Suisse alémanique et les cantons romands, où le soutien s'abaisse à 34%.
Les partis de droite, eux, sont loin d'être monolithiques. Ils doivent compter avec un comité «bourgeois» contre les deux lois, qui ne cesse de s'étoffer. De plus, les partisans du oui chez les radicaux et les PDC tiennent à garder leurs distances à l'égard de l'UDC. Cela n'a pas empêché les trois partis gouvernementaux de tenir une conférence de presse commune, début juillet, mais c'est à peu près la seule occasion où PRD, PDC et UDC se seront trouvés réunis.
• UDC
Idéologiquement, les démocrates du centre sont totalement à l'aise dans cette campagne. Le budget de campagne de l'UDC reste toutefois modeste, explique Simon Glauser, porte-parole du parti, sans en préciser le montant. Le style de l'unique affiche diffusée par le parti, déjà présente en Suisse alémanique comme en Suisse romande («Stop aux abus!»), est lui aussi modéré, compte tenu du savoir-faire dont l'UDC a fait preuve par le passé. Des encarts publicitaires seront aussi publiés dans la presse, et certaines personnalités radicales ou PDC y figureront aussi, selon le porte-parole.
• PRD
La campagne des radicaux fonctionnera «à bas budget», explique Christian Weber, porte-parole du parti. Aucune affiche n'est prévue. Les radicaux entendent se démarquer de l'UDC en insistant sur leur politique des «4 piliers» arrêtée au début de l'année déjà, et qui accorde une place importante à l'intégration des étrangers. Le PRD présentera prochainement un comité de soutien aux deux lois. «Tout le monde se focalise sur l'asile, parce que le sujet est plus émotionnel, mais la loi sur les étrangers concerne bien davantage de gens», observe Christian Weber.
• PDC
Le PDC, lui, diffusera une affiche, mais en Suisse alémanique seulement, au vu du rejet des deux lois par plusieurs sections romandes, explique Alexandra Perina-Werz, porte-parole du PDC pour la Suisse romande. Le parti a tenu une conférence de presse au plus creux de l'été - le 31 juillet - pour présenter un argumentaire sur la compatibilité des deux lois avec les valeurs chrétiennes. Ce devrait être la dernière. Le PDC vient pour le reste de refuser la demande du conseiller national UDC zurichois Ulrich Schlüer. Le rédacteur de Schweizerzeit souhaitait que l'engagement de personnalités de droite dans le camp du non ne reste pas sans réplique des partisans du oui. Mais le style d'Ulrich Schlüer a constitué, pour le PDC, un repoussoir.
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