"Par amour pour la Suisse, une maman nigériane a écrit un livre": cet article relate l'histoire de Elisabeth Alli, une mère de famille nigériane arrivée en Suisse il y a 36 ans et qui a décidé de dire son amour pour son pays d'accueil au travers d'un livre pour enfant.
Elisabeth Alli s’adresse dans son livre aux enfants de6à11ans
leur expliquant entre autres pourquoi notre pays compte quatre langues nationales
(Adriana Borra)
Un article de Céline Fontannaz pour 24 Heures
PORTRAIT
Elisabeth Alli a sorti un ouvrage pour enfants sur le pays qui l’a accueillie voici trente-six ans. Rencontre avec une patriote au long cours.
«Maman, pourquoi on parle français au Macdo de Sierre et allemand à Brigue? Maman, explique!» Maman? C’est Elisabeth Alli. Les enfants? Ce sont les siens. Deux petits bout’choux pour lesquels cette jeune femme au teint d’ébène a écrit La Suisse dans un livre, Langues et cantons
paru au début de l’été ( lire ci-contre). Afin de leur raconter l’histoire du pays qui lui a ouvert ses frontières il y a trente-six ans et pour lequel cette Vaudoise nourrit, depuis, un amour sans faille. «La Suisse était tout ce qu’il me restait», analyse aujourd’hui Elisabeth Alli dans un français impeccable, surmonté d’un zeste d’accent… italien. Car c’est dans un petit village du Sotto Ceneri qu’a grandi la jeune femme qui vit aujourd’hui entre Lausanne et le Tessin. Comme le 90% des Suisses italiens, elle a vu le jour à la clinique Sant’Anna à Lugano, peu après l’arrivée de ses parents qui fuyaient la guerre au Nigeria. «Ils sont ensuite repartis et moi je suis restée dans une famille d’accueil», résume-t-elle sans s’étendre sur les circonstances de la séparation. Quoi qu’il en soit, c’est en Suisse que la petite Elisabeth va faire sa vie. Elle tient sur des skisà2anset demi, passe ses vacances au Grison et en Valais. Plus tard, elle partira dans le Jura pour apprendre le français, en Appenzell pour l’allemand. Aujourd’hui, en plus du patois tessinois, de l’anglais et de l’espagnol, la trentenaire, qui est journaliste et réalisatrice de télévision, maîtrise les trois langues nationales. «Se sentir chez soi, c’est être à l’aise pour communiquer», explique la polyglotte, qui s’est rendue pour la première fois au Nigeria il y neuf ans.
Enfant, Elisabeth Alli se passionne pour l’histoire de la Suisse. La petite Africaine enregistre les histoires de montagnes et de paysans que lui conte sa famille d’accueil. «J’aime la diversité de ce pays et j’admire l’ingéniosité de ses habitants qui, sans mer ni matière première, sont parvenus à se construire grâce au travail », sourit la sociologue qui est aussi l’auteur d’une thèse sur les enfants et le marketing. Et la jeune maman de mettre en lien l’histoire helvétique avec sa propre trajectoire.
Riche de son expérience, la Suissesse a écrit son livre afin que les petits Helvètes apprennent à aimer leur pays. Dans un esprit d’ouverture. Et si l’auteur l’a pensé pour les 6 11 ans, c’est en hommage à une période parfois douloureuse, qu’elle-même «n’a pas vu passer ».
CÉLINE FONTANNAZ
Elisabeth Alli a sorti un ouvrage pour enfants sur le pays qui l’a accueillie voici trente-six ans. Rencontre avec une patriote au long cours.
«Maman, pourquoi on parle français au Macdo de Sierre et allemand à Brigue? Maman, explique!» Maman? C’est Elisabeth Alli. Les enfants? Ce sont les siens. Deux petits bout’choux pour lesquels cette jeune femme au teint d’ébène a écrit La Suisse dans un livre, Langues et cantons
paru au début de l’été ( lire ci-contre). Afin de leur raconter l’histoire du pays qui lui a ouvert ses frontières il y a trente-six ans et pour lequel cette Vaudoise nourrit, depuis, un amour sans faille. «La Suisse était tout ce qu’il me restait», analyse aujourd’hui Elisabeth Alli dans un français impeccable, surmonté d’un zeste d’accent… italien. Car c’est dans un petit village du Sotto Ceneri qu’a grandi la jeune femme qui vit aujourd’hui entre Lausanne et le Tessin. Comme le 90% des Suisses italiens, elle a vu le jour à la clinique Sant’Anna à Lugano, peu après l’arrivée de ses parents qui fuyaient la guerre au Nigeria. «Ils sont ensuite repartis et moi je suis restée dans une famille d’accueil», résume-t-elle sans s’étendre sur les circonstances de la séparation. Quoi qu’il en soit, c’est en Suisse que la petite Elisabeth va faire sa vie. Elle tient sur des skisà2anset demi, passe ses vacances au Grison et en Valais. Plus tard, elle partira dans le Jura pour apprendre le français, en Appenzell pour l’allemand. Aujourd’hui, en plus du patois tessinois, de l’anglais et de l’espagnol, la trentenaire, qui est journaliste et réalisatrice de télévision, maîtrise les trois langues nationales. «Se sentir chez soi, c’est être à l’aise pour communiquer», explique la polyglotte, qui s’est rendue pour la première fois au Nigeria il y neuf ans.
Enfant, Elisabeth Alli se passionne pour l’histoire de la Suisse. La petite Africaine enregistre les histoires de montagnes et de paysans que lui conte sa famille d’accueil. «J’aime la diversité de ce pays et j’admire l’ingéniosité de ses habitants qui, sans mer ni matière première, sont parvenus à se construire grâce au travail », sourit la sociologue qui est aussi l’auteur d’une thèse sur les enfants et le marketing. Et la jeune maman de mettre en lien l’histoire helvétique avec sa propre trajectoire.
Riche de son expérience, la Suissesse a écrit son livre afin que les petits Helvètes apprennent à aimer leur pays. Dans un esprit d’ouverture. Et si l’auteur l’a pensé pour les 6 11 ans, c’est en hommage à une période parfois douloureuse, qu’elle-même «n’a pas vu passer ».
CÉLINE FONTANNAZ
L’Helvétie pour les 6-11 ans
Pourquoi les Suisses s’appellent- ils aussi les Helvètes? Pourquoi parle-t-on quatre langues en Suisse? Combien de cantons y a-t-il? Telles sont les trois questions auxquelles répond le livre d’Elisabeth Alli, à l’aide de mots simples et d’illustrations mêlant dessins et photos. Réunissant les contributions d’un graphiste bernois, d’une illustratrice tessinoise et de son auteure établie à Lausanne, les 28 pages du bouquin font également la part belle à internet: toutes les adresses électroniques des cantons figurent à la fin de l’ouvrage et un site – http://www.sbook.ch/ – fait la promotion du livre. La Toile proposera bientôt une palette de jeux pour les petits internautes désireux d’approfondir leurs connaissances sur la Suisse.Paru en juin dernier dans les trois langues nationales, La Suisse dans un livre: Langues et cantons rencontre un beau succès en librairie. Plus de 1000 volumes ont déjà été vendus. Une traduction en romanche, financée par une banque genevoise, devrait voir le jour prochainement; et le projet de sortir une version en anglais est en discussion. Enfin, trois autres titres portant sur les montagnes, les lacs et les transports sont en préparation. Le premier pourrait paraître cet automne déjà. C. FO.
"La Suisse dans un livre, Langues et cantons", Elisabeth Alli sur Sbook.ch
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