Lire l'éditorial de Thierry Meyer dans 24 Heures
POLÉMIQUE
Le syndic conseille aux opposants aux lois sur l’asile et les étrangers de passer leur chemin.
Décidément, la campagne autour des lois sur l’asile et sur les étrangers démarre dans un climat de tension propice aux dérapages. Sans doute inévitables, ils n’en sont pas moins regrettables, car ils contribueront à renforcer le caractère émotionnel d’un enjeu sérieux et grave, qui ne se résume pas à un affrontement manichéen.
L’affaire de Vallorbe est anodine?
Voire. De quoi s’agit-il? D’un côté, les opposants aux lois, rodés au militantisme, pros de la communication, ont en toute connaissance de cause inscrit au programme de leur tournée une commune notoirement déchirée et traumatisée par la présence d’un centre d’enregistrement de requérants d’asile.
Le faux pas des édiles vallorbiers leur offre sur un plateau un écho du meilleur effet. Leur lettre de protestation transpire la joie du chasseur trophée en main.
Car en face, la Municipalité de la Cité du Fer donne à l’art de se tirer une balle dans le pied un relief inédit. Croyant sans doute poursuivre son oeuvre en faveur de la paix des ménages, se gargarisant de «l’analyse des risques» tout en ignorant celui, politique, de passer pour un adversaire de la liberté d’expression, le syndic de Vallorbe a perdu la hauteur qu’implique sa fonction. Le voici désormais en shérif de bourgade, sous-entendant que le lynchage est promis à la cohorte de gauchistes qui a le toupet de venir défiler sous ses fenêtres.
L’asile, l’immigration, le débat d’idées méritent mieux que ce Far West à la vaudoise.
THIERRY MEYER
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