La tournée du Comité vaudois 2 x NON aux lois «contre» l’asile et les étrangers n’est pas la bienvenue à Vallorbe. La Municipalité craint les débordements
Lire l'article de Martine Clerc de 24 Heures
Le 1er septembre prochain, après la Vallée de Joux et avant Sainte-Croix, la caravane du Comité vaudois 2 x NON au durcissement des lois sur l’asile et les étrangers aurait dû s’arrêter à Vallorbe. Aurait dû? La Municipalité, craignant des débordements, lui a demandé de renoncer à son étape, provoquant l’incompréhension et la colère des opposants aux lois. «Il s’agit de pressions inadmissibles, dénonce Jean Michel Dolivo, représentant du comité.
La Municipalité doit nous permettre d’exercer nos droits constitutionnels, notamment la liberté d’expression, et favoriser un débat démocratique.» Et cela, quelle que soit son opinion sur les lois fédérales soumise au peuple le 24 septembre, ajoute-t-il.
L’opposant aux deux lois fustige les menaces larvées truffant le courrier de la Municipalité de la cité du fer: «On nous laisse entendre que notre venue susciterait des actions violentes à notre égard, et que les autorités laisseraient faire.» Ambiance.
Vallorbe, «cas particulier»
Indigné, le comité l’a fait savoir aux autorités vallorbières, envoyant dans la foulée une lettre au Conseil d’Etat pour lui demander d’intervenir. Réponse tout en nuances de Laurent Francfort, syndic de Vallorbe: «Nous n’interdisons pas au comité de venir. Il s’agit plutôt d’une suggestion…» Le syndic se défend de vouloir bafouer les droits constitutionnels, expliquant qu’il ne pourrait pas refuser officiellement la demande de manifestation du comité. «Qu’ils viennent! Mais ils en assumeront les conséquences.» Et de citer les probables débordements de ses concitoyens favorables au durcissement du droit d’asile. Et de rappeler le «cas particulier» qu’est Vallorbe. Ces dernières années, la présence dans la commune du Centre d’enregistrement de requérants a suscité de lourdes tensions avec la population. En 2004, le Conseil communal avait même réclamé en vain sa fermeture.
«Depuis, nous avons tout entrepris pour apaiser la situation, notamment en limitant le nombre de requérants au centre, explique le syndic. Dans ce cadre, la venue de la caravane pourra être comprise par certains comme une provocation.» En 2002, les Vallorbiers avaient accepté à quelque 60% l’initiative UDC «Contre les abus en matière d’asile», rejetée de justesse par le peuple suisse.
Regards rivés sur Bex
La peur dictera-t-elle aussi les décisions de la quinzaine d’autres localités traversées par la tournée? «Nos regards inquiets se tournent vers Bex», lâche Jean Michel Dolivo. La commune chablaisienne, accueillant un important centre Fareas, a été, fin juin, le théâtre d’une violente bagarre entre un patron de bar et des requérants. Pourtant, la caravane passera. «L’UDC ou les pro-asile peuvent venir. C’est le jeu démocratique », assure le syndic Michel Flückiger. Les autorités d’Yverdon, de Payerne ou encore de Moudon accueilleront les proasile. Mais ne se prononceront pas officiellement en faveur du rejet des deux lois.
Favorable au double non, le conseiller national libéral Claude Ruey est catégorique: les autorités de Vallorbe doivent prendre toutes les mesures possibles pour garantir l’exercice des droits démocratiques, «sous réserve qu’il y ait un réel risque de danger, ce dont je doute.» Quant au Conseil d’Etat vaudois, pressé par le Comité 2 x NON d’intervenir auprès de la Municipalité vallorbière, il n’a pas encore pris connaissance du courrier envoyé mercredi.
MARTINE CLERC
La Municipalité doit nous permettre d’exercer nos droits constitutionnels, notamment la liberté d’expression, et favoriser un débat démocratique.» Et cela, quelle que soit son opinion sur les lois fédérales soumise au peuple le 24 septembre, ajoute-t-il.
L’opposant aux deux lois fustige les menaces larvées truffant le courrier de la Municipalité de la cité du fer: «On nous laisse entendre que notre venue susciterait des actions violentes à notre égard, et que les autorités laisseraient faire.» Ambiance.
Vallorbe, «cas particulier»
Indigné, le comité l’a fait savoir aux autorités vallorbières, envoyant dans la foulée une lettre au Conseil d’Etat pour lui demander d’intervenir. Réponse tout en nuances de Laurent Francfort, syndic de Vallorbe: «Nous n’interdisons pas au comité de venir. Il s’agit plutôt d’une suggestion…» Le syndic se défend de vouloir bafouer les droits constitutionnels, expliquant qu’il ne pourrait pas refuser officiellement la demande de manifestation du comité. «Qu’ils viennent! Mais ils en assumeront les conséquences.» Et de citer les probables débordements de ses concitoyens favorables au durcissement du droit d’asile. Et de rappeler le «cas particulier» qu’est Vallorbe. Ces dernières années, la présence dans la commune du Centre d’enregistrement de requérants a suscité de lourdes tensions avec la population. En 2004, le Conseil communal avait même réclamé en vain sa fermeture.
«Depuis, nous avons tout entrepris pour apaiser la situation, notamment en limitant le nombre de requérants au centre, explique le syndic. Dans ce cadre, la venue de la caravane pourra être comprise par certains comme une provocation.» En 2002, les Vallorbiers avaient accepté à quelque 60% l’initiative UDC «Contre les abus en matière d’asile», rejetée de justesse par le peuple suisse.
Regards rivés sur Bex
La peur dictera-t-elle aussi les décisions de la quinzaine d’autres localités traversées par la tournée? «Nos regards inquiets se tournent vers Bex», lâche Jean Michel Dolivo. La commune chablaisienne, accueillant un important centre Fareas, a été, fin juin, le théâtre d’une violente bagarre entre un patron de bar et des requérants. Pourtant, la caravane passera. «L’UDC ou les pro-asile peuvent venir. C’est le jeu démocratique », assure le syndic Michel Flückiger. Les autorités d’Yverdon, de Payerne ou encore de Moudon accueilleront les proasile. Mais ne se prononceront pas officiellement en faveur du rejet des deux lois.
Favorable au double non, le conseiller national libéral Claude Ruey est catégorique: les autorités de Vallorbe doivent prendre toutes les mesures possibles pour garantir l’exercice des droits démocratiques, «sous réserve qu’il y ait un réel risque de danger, ce dont je doute.» Quant au Conseil d’Etat vaudois, pressé par le Comité 2 x NON d’intervenir auprès de la Municipalité vallorbière, il n’a pas encore pris connaissance du courrier envoyé mercredi.
MARTINE CLERC
Sur le même sujet: "Du rififi à Vallorbe", dans le Matin, par Yan Pauchard et l'interview du syndic de Vallorbe, Laurent Francfort, dans l'émission Forum du 13 juillet.
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