lundi 3 juillet 2006

Ruth Dreifuss sert la soupe et défie Blocher à la Comédie


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Lire l'article de Isabelle Jan-Hess dans la Tdg
Invitée de la Soupe est pleine hier matin, Ruth Dreifuss ne s'est pas laissé piéger par les chroniqueurs de cette émission satirique du dimanche.

Au contraire, elle s'est prise au jeu des interventions décalées et sarcastiques. On y a appris, par exemple, qu'elle déteste la Suze, malgré une rumeur qui la poursuit depuis quelques années. Longtemps «tête de turc» de ce rendez-vous dominical, Ruth Dreifuss a démontré qu'elle n'était pas rancunière. Elle a répliqué avec humour aux verves des animateurs et s'est amusée des sketches déjantés, tout comme le public hilare. Une revue de l'actualité épicée et truculente.

Pas encore au placard

A ceux qui l'avaient rangée un peu trop vite au placard elle a prouvé sa détermination à se battre contre la révision des lois sur l'asile et les étrangers, présentées par le Conseil fédéral. Devant un public et des chroniqueurs acquis au combat de cette femme chaleureuse, celle-ci a su à chaque fois contrer les piques acerbes pour ramener la discussion sur son engagement actuel. «On ne peut pas laisser humilier ainsi des gens. Toute l'Europe serre les boulons en matière d'asile, mais la Suisse y met un zèle particulier.» Pour l'imitateur Yann Lambiel il y avait «la liste de Schindler, maintenant on aura la liste de Blocher». Ruth Dreifuss ironise, «je serai dans la distribution».

Droit de réserve, oui mais…


Amorcée sur sa notoriété, elle reconnaît profiter de cet intérêt médiatique. «Tant mieux si ç'est pour une bonne cause.» La première femme à avoir présidé aux destinées de la Suisse reconnaît avoir observé un droit de réserve durant ses neuf années passées au Conseil fédéral. «Mais ni avant ni après. Je me suis toujours battue selon mes convictions.»

Ruth Dreifuss soutient aussi Micheline Calmy Rey qui a récemment fait état de ses doutes quant à l'application de ces lois. «Elle ne casse pas la collégialité, elle joue son rôle en émettant des craintes face à un projet de loi inhumain.»

Christoph Blocher a, lui, préféré refuser de débattre avec Ruth Dreifuss sur le sujet, prétextant un devoir de réserve. L'ancienne conseillère fédérale va passer l'été à sillonner le pays pour «expliquer aux gens les réelles motivations de ces lois et leurs conséquences».

Elle se réjouit déjà que des élus de droite rejoignent son point de vue et que des cantons s'opposent officiellement à la révision des lois. Lorsqu'on lui demande quel verdict sortira des urnes le 24 septembre, elle répond du tac au tac: «Comme vous le dirait Köbi Kuhn avant un match, on va gagner.»
Lire aussi le compte rendu du Matin

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellent! Merci!