Le Temps - Courrier des lecteurs
Les gens manquent d'informations sur cette loi», explique Doris Leuthard dans l'interview parue dans Le Temps du 29 mai, au sujet de la position du Parti démocrate chrétien (PDC) sur l'asile et les étrangers. Or, non seulement nous connaissons les dispositions sur lesquelles le peuple se prononcera le 24 septembre, mais nous constatons, au jour le jour, les ravages provoqués par la politique helvétique. Des ravages qui seront encore aggravés par les nouveaux durcissements. Si les Eglises, entre autres, s'opposent à ces mesures, c'est parce qu'elles reçoivent, par leurs membres présents sur le terrain, des «informations» sur les souffrances inutilement infligées aux requérants d'asile et autres migrants. Les «poux» que, selon MmeLeuthard, nous rechercherions à la loi, sont, en réalité, de redoutables crocodiles qui blessent avec cruauté.
Ce qui fait sans doute défaut à Mme Leuthard et aux siens, c'est justement cette proximité avec les personnes touchées par les lois votées par son parti. «Je pense avoir la peau dure», se vante MmeLeuthard. C'est aussi leur «peau dure» qui permet au prêtre et au lévite de la parabole du bon Samaritain de «passer à bonne distance» de l'homme laissé à moitié mort par des bandits. Le prochain, c'est celui dont nous nous approchons, dit Jésus par cette parabole. Libre au PDC de «faire une politique pragmatique». Mais alors, qu'il ait la pudeur de supprimer le C de son nom! Sa position révèle une ignorance aussi bien de la détresse des requérants d'asile et des migrants que de la foi chrétienne.
Michel Bavarel Meyrin
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