mardi 6 décembre 2005

Elvedina Husic de la Bosnie à Crissier


«Oui, je suis bien née en 1977. J’ai vite vieilli, n’est-ce pas?» Elvedina Husic a 28 ans et un regard las qui en raconte dix de plus. Depuis deux mois, la jeune femme vit seule avec ses deux enfants, son mari étant désormais caché, dans la peur de l’expulsion. Mercredi der­nier, les policiers ont frappé à la porte des Husic. «C’est la pre­mière fois qu’ils viennent», tremble-t-elle. La jeune Bos­niaque s’inquiète pour son époux — «il est sur les nerfs, j’ai peur qu’il soit détruit». Et la question de la photo devient soudain sensible: «Je préfère pas. Il y a un risque que des gens me reconnaissent quand je vais le voir.» Seila, 4 ans, saute sur le canapé, l’air canaille. «C’est surtout pour mes enfants que je veux rester, pour qu’ils ne connaissent jamais Srebre­nica. Moi, je crois que je ne pourrai plus être heureuse, à cause de mon passé.»
Texte de Martine Clerc Photo de Odile Meylan
Lien vers la description du projet de 24heures

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