samedi 20 août 2005

Les NEM emménagent à Yverdon


Les premiers requérants frappés de non-entrée en matière ont pris place cette semaine dans les locaux tout juste rouverts des anciennes casernes. Un règlement très strict a été mis en place pour éviter les débordements. Visite des lieux en compagnie de Carole Pantet, journaliste à 24heures.
Extraits:
Portes closes et agents de sécurité vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les anciennes casernes ne sont clairement pas un moulin. Conformément à ce qui avait été promis à la Municipalité d’Yverdon, la réouverture provisoire d’un centre d’accueil de requérants s’est faite avec sérieux et prudence (lire 24 heures du 3 août).
Au début du mois, la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile (Fareas) annonçait son intention d’ouvrir un lieu à Yverdon pour pouvoir accueillir les NEM du canton qui le souhaiteraient. Après quinze jours d’un réaménagement rapide, les locaux ont été mis lundi à disposition des requérants.
Depuis, ils sont une petite dizaine à avoir frappé à la porte pour trouver un lit. Sans doute seront-ils rapidement plus. Un laps de temps est nécessaire pour que les requérants soient mis au courant de la réouverture et qu’ils aient effectué les démarches d’admission. «Pour pouvoir intégrer l’une des chambres du centre, les NEM doivent obligatoirement aller d’abord s’inscrire auprès du Service de la population (SPOP) à Lausanne», explique Emmanuelle Marendaz-Colle, porte-parole de la Fareas. Une démarche qu’ils doivent répéter tous les quinze jours.
Sur le site des casernes, en sus de l’intendant, deux agents de sécurité de la société privée SDS sont chargés jour et nuit de l’accueil et de la gestion des requérants. «Nous travaillons avec eux depuis 2002», explique Alain Séchaux, responsable de la sécurité à la Fareas.
Rodés à ce type de poste à Bex ou sur La Côte, leurs agents ont appris progressivement à gérer cette population particulière. «Ils établissent un contact privilégié avec les NEM. Cette approche est très importante et influence l’ambiance à l’intérieur du centre. Rien n’aurait servi d’y mettre des Rambo», poursuit-il.
Oreilles attentives aux problèmes des requérants, parfois un peu assistants sociaux, les chargés de la sécurité prennent en effet en charge avec tact et autorité les doléances quotidiennes des personnes hébergées dans le centre.
Dans le centre, l’ordre règne. Les deux agents de sécurité de la société privée SDS ont pour consigne d’informer immédiatement les nouveaux hébergés des règles en vigueur: pas de visite, nettoyage collectif obligatoire, interdiction de fumer dans les chambres, comportement irrespectueux et bien sûr, abus d’alcool, armes et drogues sont exclus des lieux. En épée de Damoclès en cas de non respect de ces principes de base, le renvoi pur et simple du centre ou la suppression de l’assistance financière. «Les NEM reçoivent en effet une douzaine de francs par jour toutes les deux semaines», explique Emmanuelle Marendaz-Colle. Un pécule qui leur permet de s’acheter de quoi se faire à manger sur les cuisinières mises à disposition.
«Les règles de base sont le respect d’autrui et des règles d’hygiène», insiste le responsable de la sécurité, qui a bon espoir de parvenir à maintenir l’ordre de façon permanente dans le centre. Tout est fait dans ce sens: pour éviter les disputes autour du choix de la chaîne dans la salle de télévision commune, la télécommande a été d’avance confisquée. Seuls les responsables de la sécurité ont le loisir de choisir le programme.

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