lundi 29 août 2005

Courrier des lecteurs du Temps

Voici la lettre de Vital Gerber, (Bienne) parue ce matin dans le quotidien Le Temps:

Suite aux événements du 1er août au Grütli et du 14 août au Marché-Concours à Saignelégier, nombreux sont ceux qui prétendent que l'extrême droite et l'extrême gauche représentent une «même menace» pour la démocratie. Ceux qui ont insulté Samuel Schmid et ceux qui ont chahuté Christoph Blocher seraient à mettre dans un seul et même panier. Il n'en est rien.

Si les extrémistes du Grütli sont dangereux, ce n'est pas prioritairement parce qu'ils ont injurié un conseiller fédéral, mais bien parce que ce sont des fascistes! Ces gens prônent la haine des étrangers et se réclament du nazisme: c'est en tant que tels qu'ils menacent la société démocratique. Leurs insultes vis-à-vis de M. Schmid, inacceptables, n'en sont qu'une illustration.

A l'opposé, «l'extrême gauche» qui a manifesté contre M. Blocher, répondant à l'appel du collectif altermondialiste jurassien, l'a fait au nom de valeurs comme la solidarité et le respect des étrangers, respect que l'UDC bafoue systématiquement. Extrême gauche et extrême droite sont donc bien loin de se rejoindre. Faut-il le rappeler, dans une démocratie, manifester est un droit, faire le salut hitlérien est un délit.

Il faut aussi se souvenir que le milliardaire Blocher est tout sauf un ami de la démocratie, malgré son prétendu attachement à la «volonté du peuple». Il s'est fait élire à la tête d'un Etat qu'il n'a cessé de conspuer; il est à la tête de l'Etat pour mieux attaquer l'Etat. Sa politique néolibérale incarne un effort continu de démantèlement des prestations sociales de l'Etat démocratique.

Lors de sa dernière conférence de presse, M. Blocher s'est félicité du fait que les requérants d'asile sans papiers d'identité soient frappés de décision de non-entrée en matière (LT du 24.08.2005), privés de l'aide sociale, contraints de fait à l'illégalité et la misère. Ce faisant, il ne menace pas seulement la démocratie, il insulte officiellement les droits humains les plus élémentaires.

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