Article de Grégoire Nappey dans 24heures :
Tout le monde ne baigne pas dans la torpeur estivale ces jours. Surtout pas les milieux de défense des requérants d’asile déboutés dits «523», à l’affût de la moindre rumeur d’application de mesures de contrainte. Et c’est bien pour s’éviter de mauvaises surprises en juillet et août que la gauche s’est démenée au Grand Conseil, afin que la motion Melly contre les renvois forcés soit acceptée avant les vacances.
Ces dispositions n’ont toutefois pas empêché le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud de maintenir sa ligne (24 heures du 7 juillet): pas de suspension des expulsions ces prochaines semaines. Est-ce à dire que le Canton passera à l’action? Entre les déclarations de principe et le passage à l’acte il y a parfois tout un monde. On peut toujours faire du bruit sur une volonté politique afin de ne pas perdre la face, mais en même temps ne rien faire du tout. Dans le cas présent, difficile d’y voir clair. Les vacances des uns et des autres peuvent jouer un rôle; à commencer par celles du ministre qui devrait s’absenter entre fin juillet et début août. Si, théoriquement, des mesures de contrainte peuvent être appliquées en son absence, il semble que, politiquement, le magistrat ne puisse guère se permettre d’être sous d’autres latitudes si la tension remonte d’un cran, voire de plusieurs.
A cela s’ajoute le zèle plus ou moins aigu dont peut faire preuve la police lorsqu’il s’agit d’aller arrêter un requérant au petit matin. Mais cette compétence-là est sous la responsabilité d’un autre ministre, le libéral Charles-Louis Rochat. Entre la détermination de son collègue UDC et sa propre propension à mettre en œuvre une certaine politique, là aussi il peut y avoir tout un monde. En attendant, la tentative de mardi matin (lire ci-dessus) est bien réelle et aurait tout aussi bien pu être couronnée de succès.
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