lundi 11 juillet 2005

Partis d'Yverdon "pour mourir là-bas"


A Yverdon-les-Bains, ils ont vécu sept ans. Mais ils ont fait le pas: ils sont revenus en Bosnie l’an dernier.

Aujourd’hui, Salko Mehmedovic et sa femme Fatima, 73 et 70 ans, habitent une maison à moitié reconstruite sur le versant d’une vallée, à trente minutes en 4x4 de Srebrenica. Il fait cru dans le salon-cuisine. La vieille dame pleure, le souffle lui manque, la faute à une maladie respiratoire et aux massacres de ses deux petits-enfants pendant la guerre, qu’elle ressasse sans arrêt.

«Nous sommes rentrés parce que j’avais peur que ma femme meure en Suisse, explique Salko Mehmedovic, avec un faible sourire. Je n’aurais pas eu l’argent pour revenir l’enterrer ici.» Un frigo, une cuisinière à bois, un sofa et une ampoule nue constituent le mobilier. «Impossible de meubler plus. Nous cherchons encore de l’argent pour terminer le premier étage», soupire l’homme, brandissant sa fiche de pension de retraite: l’équivalent de 80 euros. Le traitement médical de sa femme est partiellement pris en charge par leur fille, grâce à sa pension de veuve. La maison a été reconstruite avec l’aide de Caritas, de l’Organisation internationale des migrations et de l’aide au retour (4000 francs), que le couple a obtenue en quittant la Suisse volontairement.

Les Bosniaques résidant dans le canton de Vaud et menacés de renvoi forcé? «Qu’ils restent là-bas! Ici, c’est la mort. Notre pension d’un mois vaut un jour de travail en Suisse. Ici, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes.»

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