jeudi 31 mars 2005

Prise de position des Eglises vaudoises

Lire le communiqué sur Catholink
Jusqu'à ce jour, celles et ceux qui demandaient l'asile en Suisse était considérés comme requérants d'asile et disposaient d'une aide matérielle pour subvenir provisoirement à leurs besoins.

Dans quelques jours les nouvelles dispositions fédérales entreront en vigueur. Une personne confrontée à une Non Entrée en Matière (NEM) se trouvera dans la situation suivante:
- elle ne sera plus considérée comme un requérant d'asile, mais comme quelqu'un séjournant en Suisse de manière illégale;
- elle pourra être arrêtée et mise en mesures de contrainte (prison) en parfaite conformité à la Loi;
- elle ne bénéficiera plus d'une aide sociale et d'un hébergement dans un des Centres prévus pour l'accueil des requérants d'asile mais probablement d'une aide encore inférieure pour laquelle nous avons peu d'information à ce jour;
- elle devra prendre elle-même toutes les mesures nécessaires à l'organisation de son retour.
Ainsi de nombreuses personnes venues frapper à la porte de notre pays pour demander asile se retrouveront dans une situation d'illégalité, de précarité, de fragilité dans l'exercice de leurs droits humains.

La décision prise d'une NEM, portant sur les circonstances de la demande (p. ex. le fait d'avoir séjourné plus de 20 jours dans un pays limitrophe) et non sur le fond, exclura du droit à l'asile en Suisse des personnes gravement menacées.

Cette situation comporte de nombreux autres risques, en particulier:

* l'émergence d'une délinquance de survie de personnes frappées d'une NEM: mendicité, vol, trafic en tous genres;
* l'augmentation dans la population de la méfiance vis-à-vis des étrangers et de la xénophobie;
* la difficulté pour les lieux d'accueil à bas seuil de gérer la situation avec l'accroissement des demandes d'aide urgente, et le risque de ne plus même pouvoir offrir, dans un environnement correct, les services rendus jusqu'à aujourd'hui.

Nous croyons, comme chrétiens et comme humains, à la dignité et à l'égalité en droits de toute personne.
Nous croyons que nous avons à prendre part, en tant qu'Eglise chrétienne, à la recherche de la justice.
Nous invitons toute personne à s'interroger sur ces " Mesures d'Allègement ", à en évaluer les a priori et les conséquences, et à prendre position publiquement et pacifiquement pour que soit respectée la dignité de chaque personne, y compris celle des requérants d'asile frappés d'une Non Entrée en Matière (NEM).

Lausanne, le 31 mars

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