L'initiative de l'UDC pour le renvoi d'étrangers criminels n'est peut-être "pas applicable", a jugé dimanche la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey. Elle s'est exprimée à la radio RFI, à la chaîne TV5-Monde et au quotidien français "Le Monde".
"Si cette initiative l'emporte, comment on va pouvoir l'appliquer? Il n'est pas sûr qu'elle soit applicable", a estimé la ministre des Affaires étrangères à propos de l'initiative de l'UDC soumise au peuple le 28 novembre prochain.
Avec ce type d'initiatives populaires qui ne peuvent être mises en oeuvre, les Suisses "ont l'impression qu'on se fiche d'eux", a-telle dit, regrettant qu'il n'y ait pas un "contrôle constitutionnel" qui permette d'éviter des votations inutiles.
La ministre a cependant défendu "le système suisse de démocratie directe qui permet l'expression de peurs, d'angoisses". "Il vaut mieux que ça se passe dans les urnes que dans les rues, par l'expression de violences", a-t-elle argumenté.
La faute à la télévision
Elle a déploré "un contre-poison, une réaction de repli" face aux peurs que transmettent les émissions de télévision qui montrent "tous les jours des images violentes" dans le monde musulman.
Les Suisses se mettent à penser "qu'on est mieux derrière sa montagne tout seul". "Ce n'est pas très agréable pour une ministre des Affaires étrangères d'expliquer à tous les pays musulmans" que tout ce mouvement d'opinion "n'est pas dirigé contre eux, contre l'islam en tant que tel", a-t-elle dit.
La population étrangère résidant en Suisse compte 1,7 million de personnes, soit 21,7% de la population totale. Le Conseil fédéral a proposé un contre-projet, plus souple, qui sera soumis au vote le même jour: le 28 novembre.
afp/ats/jeh relayé par la RSR
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