Un vol devait partir jeudi de Lyon avec 79 personnes à bord. 14 autres personnes devaient embarquer à Paris, selon le ministère roumain de l'Intérieur. Un autre vol est prévu vendredi avec "une centaine de personnes" et un troisième le 26 août.
"Chacune des personnes éloignées a fait l'objet d'un examen individuel quant aux conditions de son séjour en France", a assuré le gouvernement français, en réponse à la Commission européenne qui a rappelé que Paris "doit respecter les règles" sur la liberté de circulation et d'établissement dans l'UE.
700 d'ici la fin du mois
D'ici la fin du mois, Paris envisage le retour de 700 Roms, après le démantèlement d'une cinquantaine de camps depuis le durcissement de la politique gouvernementale fin juillet.
A la suite d'un fait divers - qui concernait des tziganes français - le gouvernement avait annoncé le démantèlement de la moitié des camps illégaux en France dans les trois mois et une reconduite vers la Bulgarie ou la Roumanie des Roms ayant "commis des atteintes aux biens ou des fraudes".
Les Roms qui partent jeudi ont accepté l'aide au retour volontaire proposée de la France, de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur.
"Beaucoup repartiront"
"Les 'Français' arrivent", titrait jeudi le quotidien Evenimentul Zilei, en soulignant qu'il ne s'agit que d'un énième rapatriement. "Mais en l'absence d'un programme de réinsertion cohérent, beaucoup repartiront", note le journal.
Il s'agit en effet du 25e vol de ce type organisé depuis le début de l'année par Paris qui reconnaît que les personnes renvoyées pourront revenir.
Bucarest et Sofia ayant rejoint l'UE en 2007, leurs ressortissants peuvent en effet entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d'une activité. Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes.
Fichier biométrique
Pour éviter qu'elles perçoivent de nouveau l'aide au retour, il est prévu à partir de septembre un fichier biométrique. Si elles n'acceptent pas cette aide au retour, alors elles se voient notifier une "obligation de quitter le territoire français", qui leur donne un mois pour partir.
Les Roms seraient 15.000 en France où ils vivent souvent dans des squatts de fortune dans les grandes villes. Certains groupes sont accusés par les autorités de se livrer à divers trafics ou d'exploiter des enfants à des fins de mendicité.
Tensions avec Bucarest
Cette question provoque des tensions entre Paris et Bucarest, le ministre des Affaires étrangères Teodor Baconschi s'étant déclaré inquiet des "risques de dérapage populiste" et de "réactions xénophobes".
Les Roms sont entre 530.000 et 2,5 millions en Roumanie, où "beaucoup souffrent d'une pauvreté structurelle, conséquence d'une combinaison de discrimination et d'un bas niveau d'éducation provoquant un sous-emploi massif", selon Robert Kushen, directeur du Centre européen pour les droits des Roms.
Dans le quotidien Libération, il déplore que "le gouvernement français instrumentalise les Roms pour montrer sa poigne et sa détermination sur les questions de loi et d'ordre", tout en reconnaissant que "tous les pays européens ont programmé des expulsions massives".
Paris a aussi été critiqué à l'ONU sur cette question, et plus généralement sur le lien établi entre immigration et insécurité par Nicolas Sarkozy. Dans un discours virulent sur la sécurité fin juillet, il a notamment indiqué vouloir priver de la nationalité française certains criminels d'origine étrangère.
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