jeudi 8 juillet 2010

L’administration Obama s’oppose à la loi anti-immigration de l’Arizona

Quelques jours après le discours présidentiel appelant à une réforme de la politique d’immigration américaine, l’Etat fédéral porte plainte contre une loi controversée en Arizona autorisant l’interpellation de tout étranger soupçonné d’être clandestin.

L’administration américaine a contesté mardi devant la justice la loi controversée sur l’immigration de l’Arizona, Etat du sud-ouest des Etats-Unis frontalier avec le Mexique, estimant que la politique d’immigration est une prérogative de l’Etat fédéral.

«Même si les Etats peuvent exercer leur pouvoir politique de manière à ce qu’ils aient une influence directe ou indirecte sur les étrangers, un Etat ne peut pas établir de son propre fait une politique de l’immigration», affirme la plainte déposée mardi par le ministère de la Justice. «La constitution et la loi fédérale sur l’immigration n’autorisent pas le développement d’un patchwork de politiques locales de l’immigration à travers le pays», poursuit la plainte.

La loi sur l’immigration en Arizona, adoptée en avril, doit entrer en vigueur le 29 juillet. Elle permet aux policiers d’interpeller tout étranger soupçonné d’être un immigré clandestin. Jusqu’alors, il fallait qu’il ait commis une infraction.

Selon l’institut Pew Hispanic Center, un centre de réflexion, l’Arizona compte environ deux millions de personnes d’origine hispanique, dont 460’000 n’ont pas de papiers.

John McCain et Jon Kyl, les deux sénateurs de l’Arizona ont réagi mardi dans un communiqué à l’action en justice du gouvernement fédéral: «Le peuple américain doit se demander si l’administration Obama est vraiment décidée à sécuriser la frontière lorsqu’elle poursuit un Etat qui cherche simplement à protéger ses habitants en faisant respecter une loi sur l’immigration».

L’initiative du gouvernement intervient quelques jours après un discours du président Barack Obama appelant à une vaste réforme de la politique d’immigration américaine, qu’il a jugée «en panne».

Les associations de défense des libertés civiles ont salué le geste de l’administration Obama. Lucas Guttentag, chargé des droits des immigrés au sein de la puissante ACLU, a estimé dans un communiqué que cette initiative «coupe l’herbe sous le pied d’autres Etats (fédérés, ndlr) qui seraient tentés d’imiter l’approche mal avisée de l’Arizona».

Plus démonstratifs, une quinzaine de militants originaires d’Arizona et opposés à la loi ont entamé une veillée de 24 heures mardi devant la Maison-Blanche. «L’Arizona est là pour demander au gouvernement d’opposer son veto à la loi SB 1070 (l’appellation officielle du texte)», a expliqué, un crucifix en main, Rosa Maria Soto à l’AFP.

Selon un récent sondage, quelque 62% des Américains approuvent la loi en question.

AFP relayé par le Temps

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