Le Conseil central islamique suisse se bat pour la reconnaissance officielle de la foi musulmane. Mais cette organisation n’est encore qu’embryonnaire. Un article de Romain Clivaz, Berne, pour 24 Heures.
Une dizaine de jeunes hommes barbus se présentant comme le service de sécurité d’une organisation, la scène est rare dans les salons du très huppé Hôtel Bellevue, à Berne. C’est pourtant le spectacle qu’a offert hier le Conseil central islamique Suisse (CCIS) à l’occasion de sa conférence de presse de présentation. Conférence ouverte en prière.
Fondé en octobre dernier, le CCIS ambitionne de «devenir le représentant de l’islam normatif sunnite en Suisse (ndlr: environ trois quarts des musulmans)», selon son président, Nicolas Blancho, un étudiant biennois converti à l’islam à l’adolescence. Un projet ambitieux lorsque l’on sait que, actuellement, l’organisation compte 26 membres actifs et 500 passifs. Et comme «on ne peut pas mélanger les femmes et les hommes», une section féminine est prévue. Le financement, basé sur des dons et des cotisations, est assuré en Suisse.
Concrètement, outre un travail d’information, le CCIS projette d’organiser des séminaires et d’ouvrir des écoles islamiques. Il se battra aussi pour que l’islam soit reconnu de droit public. Autre projet, la création d’un conseil des fatwas, cénacle de juristes qui donneraient leur avis sur des questions d’actualité liées à l’islam. Enfin, le CCSI s’attellera à la confection de «vêtements islamiques».
Le CCIS s’est fait connaître en décembre dernier en organisant une manifestation sur la place Fédérale à Berne, après l’interdiction des minarets. Il s’ajoute à la longue liste d’environ 200 organisations musulmanes aux niveaux local, cantonal et national, estime le spécialiste de l’islam Stéphane Lathion. Autant dire que la grande union des musulmans de Suisse, que tout le monde appelait de ses voeux après le vote sur les minarets, n’est pas pour demain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire