samedi 19 décembre 2009

"Le respect du droit d'asile en France n'existe plus"

Pour la Journée internationale des migrants vendredi, Emmaüs publie Visa pour le monde, un recueil de témoignages venus du monde entier. L'occasion pour Jean Rousseau, le président d'Emmaüs International, de revenir pour leJDD.fr sur l'expulsion de neufs Afghans mardi. Et d'appeler à une réflexion sur la libre-circulation des migrants.

Vue aérienne de la jungle de Calais, démantelée par les autorités fin septembre. Photo Reuters

Quelle est l'origine de cette journée internationale?
Cette journée internationale a été créée par les Nations unies en 2000. L'objectif était notamment de ratifier la Convention internationale des droits des travailleurs migrants. Mais celle-ci n'a pas vu le jour, seuls 37 Etats, essentiellement du Sud, l'ayant ratifié. Depuis quinze ans, l'accueil des migrants dans tous les pays suscite de grandes préoccupations. Les gens sont en grande difficulté. La mondialisation n'est pas intéressante pour les plus pauvres.

Ce phénomène va-t-il en s'aggravant?
C'est un phénomène qui est sous-estimé. On ne prend plus la peine de regarder pourquoi les gens migrent. Il y 200 millions de migrants dans le monde. Vingt millions d'entre eux migrent pour des problèmes de sécheresse. Ce phénomène va aller croissant. Or, la politique de fermeture des frontières et de rejet de l'étranger ne fonctionnent pas. Les gents continuent à venir.

Près de trois mois après le démantèlement de la "jungle" de Calais, les migrants sont-ils toujours présents dans le Nord de la France?
Bien sûr. Il y aura peut-être un petit effet de découragement. Certains passeurs auront peut-être été épinglés. Mais on constate désormais des déplacements des migrants vers la Belgique. Avec cette histoire, on reproduit ce qu'il s'est passé à Sangatte*. On tente d'effacer les traces de quelque chose de dérangeant, qui n'est pas beau à voir.

La suite dans le JDD.fr

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