vendredi 10 juillet 2009

La France accueille 92 réfugiés venus de Malte



Le ministre de l'Immigration Eric Besson, le 5 février 2009 à la préfecture de police de Paris
Le ministre de l'Immigration Eric Besson, le 5 février 2009 à la préfecture de police de Paris/Martin Bureau AFP

IMMIGRATION - L'opération, inédite, s'est faite dans le cadre d'un accord entre pays de l'Union européenne...

«Je suis fier que la France respecte sa tradition d'asile». C’est avec ces mots qu'Eric Besson, le ministre de l’Immigration a accueilli, ce jeudi à Roissy, 92 réfugiés venant de Malte et originaires de Somalie, d’Erythrée, du Soudan, d’Ethiopie, du Sri Lanka et de Côte d’Ivoire. Ils seront répartis sur trois sites: Oissel (Seine Maritime), Nanterre (Hauts-de-Seine) et Poitiers (Vienne).

Paris a décidé de jouer les pionniers dans le cadre d’une «opération-pilote de réallocation intra-européenne». Autrement dit, elle a accepté de recevoir sur son sol des réfugiés qui s’étaient vus reconnaître une protection par un autre Etat de l'Union européenne, Malte en l'occurrence.

La France n’est pas le premier pays à se montrer solidaire avec Malte. Depuis son entrée dans l’Union Européenne en 2004, et vue sa proximité avec l'Afrique, le pays est soumis à une forte pression migratoire. Les Pays-Bas, l’Allemagne ou encore la Lituanie ont eux-mêmes déjà accueilli entre une dizaine et une trentaine de migrants chacun.

Espoir de voir naître une solidarité intra-européenne

C’est l’ampleur de l’opération qui la rend si novatrice. «C’est plutôt une bonne chose»; estime Gérard Sadik, coordinateur de la commission asile à la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués). Il déplore cependant le fait que ce voyage souligne «la faillite du système d’immigration en Europe» et notamment du «système Dublin» qui rend le premier pays d’arrivée des migrants, responsable de leur protection. Pour lui, l’enjeu est surtout de «montrer que la France aussi accueille correctement».

Quant à une généralisation européenne d’une telle opération, il n’y croit guère. «Cela ne semble pas se profiler, explique-t-il. On est plutôt dans une logique d’externalisation des procédures migratoires». La Commission européenne espère, elle, au contraire que ce geste de la France sera imité par d’autres pays et qu’une solidarité européenne plus forte se développera en matière d’immigration, notamment à l’égard des pays du sud de l’UE.

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