mercredi 11 mars 2009

Renvoi de requérant

Les lecteurs de 24 Heures réagissent à la situation de Fahad Khamas.

Il est fondamental de différencier chaque situation

A propos de l’article intitulé «Le petit matin glauque d’un retour forcé» et de la Question du jour intitulée «Vous semble-t-il légitime de tout tenter pour faire échouer le renvoi d’un requérant?» (24 heures du 3 mars 2009):

Avant tout il paraît fondamental de différencier chaque situation en fonction du motif de la demande d’asile, de la situation sociale et politique du pays d’origine, de l’état de santé physique et psychique de la personne. D’autres facteurs doivent être étudiés dont les risques de persécutions pour des causes de différences ethniques ou religieuses, comme spécifié dans la loi sur l’asile.

La situation défendue par le cinéaste Fernand Melgar est loin d’être exceptionnelle. Sa médiatisation peut heureusement être profitable au principal intéressé et il semble légitime, vu les risques encourus tels que des dangers de mort, de tout faire pour que la décision des autorités suisses soit reconsidérée. Renvoyer une personne dans un pays où plus aucune structure stable n’existe est contraire aux principes éthiques chers à nos sociétés occidentales. Par ailleurs, il existe aussi des différences de critères entre les pays européens et des pays considérés comme sûrs par les uns qui ne le sont pas par les autres.

Face à cet ensemble de situations il est recommandable de prendre le temps d’approfondir l’étude d’un dossier avant de prendre des décisions irrévocables.

Pierre Amaudruz, Lausanne

La forteresse des lois…

La loi, lorsqu’elle est appliquée froidement, n’a généralement plus rien d’humain. Ce qui l’amène dans bien des cas à se trouver en contradiction avec les droits de l’homme et du citoyen. S’arrêter à la rigueur des énoncés et des définitions transforme injustement ce citoyen en pion sur l’échiquier d’un arbitraire.

Que voulons-nous pour Fahad K.?

Appliquer la loi, sans états d’âme, ou veiller à ce que des êtres humains puissent parfois échapper aux retombées collatérales des conflits et des guerres voulues par des rapaces en tout genre qui, comble d’injustice, ne sont que rarement traînés devant des tribunaux pour rendre compte de leurs forfaits abominables.

Pour contrecarrer ce déséquilibre flagrant entre ceux qui provoquent et ceux qui subissent, il est bon de considérer d’abord les événements dans leur cruelle réalité.

Laisser ce requérant d’asile repartir dans son pays d’origine sachant ce qui l’attend serait d’une innommable lâcheté.

Je ne serais pas fier de mon pays, ni de tout autre, si ces derniers devaient se comporter comme des Ponce Pilate. Car finalement ce réfugié politique nous renvoie à notre faute originelle qui est celle d’avoir laissé les EU perpétrer le massacre irakien.

Si nous avons l’honnêteté de reconnaître cette erreur, alors une sage décision sera adoptée et cet homme ne sera pas, lui aussi, massacré.

Ce n’est pas détourner la loi que de sauver une vie!

Yorick Delaunay, La Croix-Lutry

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