mardi 13 janvier 2009

Des Juifs reçoivent des journaux antisémites

Des plaintes ont été déposées contre les auteurs inconnus de ces pamphlets envoyés depuis Sion et Eclépens. Un article de Chloé Dethurens dans 24 Heures.
Me Ph. Grumbach, président de la CicadInsultes, moqueries, clichés di­gnes de la plus virulente propa­gande nazie. Les pamphlets qu’ont reçus une dizaine de Juifs genevois et lausannois font froid dans le dos. Trois exemplaires différents, tous anonymes, en­voyés à diverses associations is­raélites, qui ont riposté en dépo­sant une plainte dans les can­tons de Genève et de Vaud.
  Le 20 octobre, plusieurs orga­nisations juives ont reçu un mys­térieux pli, expédié de Sion, orné d’un dessin évoquant le mythe du complot juif mondial. L’enve­loppe contient un petit journal antisémite, adressé aux person­nes responsables de ces associa­tions israélites. Son titre: Grin­goire, du nom d’un pamphlet d’extrême droite édité en France durant l’entre-deux-guerres.
  Le contenu de ces quelques pages est clairement antisé­mite. Les Juifs y sont qualifiés de «vermine» et de «parasites religieux». Le journal est ac­compagné d’extraits de Mein Kampf, d’Adolf Hitler, d’articles de la revue genevoise Le pilori, fondée par Georges Oltramare, ou encore de passages décorti­qués de l’Ancien Testament.
«Ce texte est à vomir»

  Ce nouveau Gringoire s’en prend aussi directement à ses destinataires, tels le président de la Cicad (Coordination inter­communautaire contre l’antisé­mitisme et la diffamation), Me Philippe Grumbach, et son secrétaire général, Johanne Gur­finkiel. La Cicad, comme les autres associations concernées, s’indigne de ces pamphlets re­çus à trois reprises en octobre et en décembre. «Même si ce n’est pas fréquent, il est très grave que l’on puisse écrire de telles choses encore aujourd’hui», es­time Ron Aufseesser, président de la Communauté israélite de Genève. «Je n’ai jamais vu de pamphlets d’une aussi grande violence, ajoute Me Philippe Grumbach. Ce texte est à vomir. Il n’a certainement pas été ré­digé par un élément isolé. Mais nous ne savons pas qui est der­rière. Nous exigeons aujourd’hui que les auteurs soient retrouvés et sanctionnés, surtout dans le contexte d’un antisémitisme croissant.» Envoyés avant l’offensive is­raélienne sur Gaza, ces écrits n’ont pas de lien avec le conflit actuel. Ce n’est pas le cas, en revanche, du saccage de la de­vanture d’un centre d’études juives, qui a été brisée à Genève dans la nuit de dimanche à lundi. Selon la Cicad, il s’agit d’un «acte ciblé contre un bâti­ment juif». Une nouvelle étape est ainsi franchie, après les in­sultes sur internet, les tags et les tracas, selon l’association.

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