vendredi 12 décembre 2008

La Côte doit accueillir des requérants

Alors que Bex ou Vallorbe étouffent sous l’afflux de réfugiés, les communes de La Côte n’offrent pas une seule place d’accueil. Le conseiller d’Etat est venu leur rappeler le sens de la solidarité. Un Philippe Leuba est soucieux de répartir la population de requérants dans le canton afin d'éviter les tensions (Odile Meylan)article de Madeleine Schürch dans 24 Heures.
  Confronté depuis cet été à un nouvel afflux de requérants d’asile, provenant surtout d’Afri­que, le canton de Vaud se doit de trouver en urgence de nouvelles places d’accueil. Ses huit centres débordent, et les 85 places créées par voie de location d’apparte­ments ne résoudront pas le pro­blème à moyen terme. Le conseil­ler d’Etat Philippe Leuba a donc pris son bâton de pèlerin, hier, pour rappeler aux communes du district de Nyon qu’elle man­quaient à leur devoir de solida­rité en ne proposant aucune structure sur leur territoire.
Mauvaises excuses

  Alors que Lausanne, l’est et le nord du canton, notamment avec les centres de Bex et de Vallorbe, remplissent largement leur tâ­che, les communes de plus de 2000 habitants de La Côte ne font rien, bien que la loi les y oblige. Pourquoi? Parce que, dans cette région soumise à une forte pression démographique, le prix du terrain atteint des sommets et les bâtiments vides à louer sont plutôt rares, argumentent les autorités locales. «On n’arrive même pas à loger nos propres concitoyens», déplore le syndic de Bursinel, Pierre Burnier.
  Certes, mais le conseiller d’Etat est soucieux de répartir la population de requérants afin d’éviter les tensions dues à de trop fortes concentrations. Dans l’urgence, il pourrait obliger les villes, comme Nyon ou Morges, à ouvrir un abri de protection ci­vile. Pour le moyen terme, il a rappelé que le canton prenait en charge la construction d’un cen­tre de requérants d’asile et son exploitation, et qu’il suffirait de trouver un terrain, qu’une com­mune pourrait céder en droit de superficie. «Il faut avoir le cou­rage, même si c’est impopulaire, d’empoigner le problème», es­time le chef du Département de l’intérieur.
  Le syndic de Prangins, Hans Rudolf Kappeler, a rappelé que son projet de créer des pavillons modulaires avait reçu une fin de non-recevoir du canton, car il voulait confier sa gestion à une société privée. «On est prêt à faire quelque chose rapidement, mais il faudrait que l’Etat nous aide à déclasser un terrain, même provisoirement, pour pou­voir construire.» Une démarche qui semble d’avance compromise, d’autres projets ayant échoué à cause de l’impossibilité de chan­ger d’affectation. «La station fé­dérale agronomique de Changins a des locaux vides, pourquoi ne pas y installer des requérants?» a lancé le syndic de Coppet, Pierre­André Romanens. Au terme de la discussion, les syndics ont décidé de réactiver un groupe de travail pour dégager une solution.

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