vendredi 12 décembre 2008

La police est-elle allée trop loin ?

Un jeune Togolais a été soumis à une fouille corporelle complète à l'occasion d'un simple contrôle d'identité. Alors qu'il n'a jamais eu de démêlés avec la police, le jeune homme s'interroge sur les méthodes de la police, et si c'était là une procédure normale de contrôle d'identité.

Elisée Lari Kolani Mercredi 3 décembre, Elisée Lari Kolani téléphonait tranquillement à sa famille depuis une cabine située dans la gare de Bienne, lorsque des policiers lui ont demandé ses papiers d’identité. «J’ai volontiers obtempéré, assure l’étudiant à l’Institut biblique et théologique d’Orvin. Les deux agents ont lu mes papiers et m’ont prié de les accompagner au poste pour une fouille plus approfondie».
Une fois au poste, les policiers prient le jeune Togolais de se mettre à nu. Il refuse d’abord: «Je leur ai dit que je n’avais pas besoin d’être nu pour décliner mon identité! Puis le ton est monté, on m’a menacé alors j’ai enlevé mes habits», raconte-t-il encore choqué. Ils ont ensuite pris ses empreintes digitales. Après une heure de fouilles la police le relâche. «Les gendarmes m’ont dit que le contrôle était négatif, qu’ils m’avaient interpellé parce que mon nom de famille était le même qu’une personne recherchée et que je lui ressemblais un peu... Les agents ne pouvaient-ils pas se rendre compte déjà à la gare, grâce à mes papiers, que je n’étais pas celui qu’ils cherchaient?», s’interroge Elisée Lari Kolani.
«Je m’interroge sur la nécessité et la justification d’une telle fouille approfondie de mes vêtements et de ma personne. La police est-elle allée trop loin?» Loin de décrier le comportement des policiers «qui se sont montrés corrects», le jeune homme cherche à savoir si la procédure qu'il a subi était "normale".
"Suite à la lettre envoyée par le Elisée Lari Kolani, nous avons ouvert une enquête interne pour savoir si effectivement le contrôle avait été effectué normalement. Tant que l’enquête est en cours, je ne peux pas communiquer sur cette affaire», a expliqué le porte-parole de la police Olivier Cochet.

Un article du Journal du Jura

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