Les mendiants qui sévissent en ville sont en légère augmentation. Un problème que la Municipalité tente de gérer au mieux en l’absence d’une loi cantonale. Un article de Raphaël Muriset dans 24 Heures.
INTERDIT Le règlement de la police municipale interdit la mendicité à Yverdon. Même si, en cas d’infraction, les autorités préfèrent le dialogue à l’amende. YVERDON, LE 5 OCTOBRE 2008
OLIVIER ALLENSPACH
Qu’ils soient installés, un gobelet en plastique à la main, sur la place de la Gare ou en train de patienter, devant le temple, que les paroissiens du dimanche sortent: depuis quelques semaines, de l’avis de beaucoup, les mendiants semblent s’être multipliés dans la cité thermale.
Une simple impression? Pas du tout, selon Jean-Daniel Carrard, le municipal en charge de la Police, qui confirme que, depuis peu, la ville connaît «une légère recrudescence» de ce type de personnes. Une augmentation du phénomène au sujet de laquelle l’élu n’a pas véritablement d’explication.
«Au fil du temps, les mendiants n’étaient plus vraiment présents. Puis ils sont réapparus, d’abord de manière indirecte en se faisant passer pour des musiciens. Ce qui nous a conduits à augmenter les auditions », explique le municipal de la Police. Pas plus facile de dire, non plus, d’où ils viennent. «Dans certains cas, ce sont des étrangers en attente d’une décision concernant leur sort. Mais ce n’est pas systématique. L’une des mendiantes qui est souvent stationnée devant la poste, par exemple, est domiciliée à Yverdon », confie Jean-Daniel Carrard.
L’élu ne cache pas que la gestion de cette population, en l’absence d’une véritable base légale, est pour le moins compliquée. «A défaut d’une loi identique pour tous, notre seul «outil» pour tenter de gérer le problème est le règlement communal de police.» Un règlement qui, à Yverdon, interdit toute forme de mendicité sur le territoire de la commune. «Mais c’est vrai que nous n’amendons pas ceux qui enfreignent cette règle. Notre philosophie étant plutôt de privilégier le dialogue et de leur demander gentiment de s’en aller», explique Jean-Daniel Carrard, qui se dit plus que favorable à la mise en place d’une loi cantonale en la matière.
Une loi cantonale?
Ce souhait pourrait se réaliser prochainement, puisque pas plus tard qu’aujourd’hui le Grand Conseil se penchera sur la motion d’Olivier Feller qui demande l’interdiction de la mendicité à l’échelon cantonal et une peine d’un maximum de 90 jours-amendes pour ceux qui ne la respecteraient pas.
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