L'Aéroport international de Genève (AIG) est de plus en plus prisé pour les demandes d'asile. Mais cette porte d'entrée ne réussit pas aux jeunes Nigérianes: elles disparaissent trop souvent dans la nature pour alimenter les réseaux de prostitution.
Le phénomène n'est pas nouveau, mais les observateurs constatent une recrudescence. Entre début janvier et fin juillet, 149 demandes d'asile ont été déposées à l'AIG, a indiqué Gérard Maury, chef de la Police de la sécurité internationale (PSI). C'est presque autant, en sept mois, que les 160 dossiers décomptés en 2007.
En majorité, les requérants viennent des pays anglophones d'Afrique noire, comme le Nigéria, le Ghana et la Gambie. Dix-huit jeunes femmes du Nigéria, qui se disent mineures, ont atterri à Genève depuis le début de l'année (22 en 2007), relèvent les aumôniers de l'aéroport et l'association Elisa, qui offre un soutien juridique aux requérants.
Trois de ces Nigérianes ont encore quitté la zone de transit de l'AIG mercredi dernier pour gagner le centre d'enregistrement des requérants d'asile à Bâle. La plupart du temps, les autorités perdent rapidement leur trace. "Elles disparaissent dès qu'elles ont un bon de sortie pour s'absenter du centre", explique M. Maury.
L'an dernier, 17 d'entre elles ont été retrouvées sous d'autres identités dans plusieurs pays d'Europe comme l'Italie et l'Allemagne, où elles alimentent des réseaux de prostitution. Il y a fort à craindre que les migrantes récemment arrivées à Genève se retrouvent dans le même cas, d'après le chef de la PSI.
La police genevoise ne peut pas faire grand-chose contre ce phénomène, que d'autres aéroports européens connaissent aussi. Les jeunes femmes lui échappent à partir du moment où elles se rendent dans les centres d'enregistrement de Vallorbe ou de Bâle. Pour Gérard Maury, elles sont victimes d'un "réseau mafieux très bien constitué".
(ats / 03 août 2008 08:59)
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