jeudi 20 novembre 2008

Une faille profiterait aux requérants de Cointrin

Les dossiers de certains demandeurs d’asile n’ont pas été traités à temps. Certains ont peut-être pu gagner la clandestinité. Un article de 24 Heures.
Dans les couloirs de la police de l’aéroport, une idée circule: «Genève s’est fait remonter les bretelles par Berne en matière de refoulement.» Mythe ou réalité? Un échange de courrier a effectivement eu lieu entre la ministre de Justice et Police, Eveline Wid­mer- Schlumpf, et le Départe­ment genevois des institutions (DI). La raison? Plusieurs «couacs» survenus depuis le dé­but de l’année dans le traite­ment des dossiers de requérants d’asile à l’aéroport de Cointrin.
«Il s’agit d’un problème de coordination entre le canton et la Confédération», selon Nadia Borowski, secrétaire adjointe du DI. Depuis le début de l’année, les auditions de requérants à Cointrin sont menées par l’Of­fice fédéral des migrations (ODM). Les fonctionnaires ont 60 jours pour traiter le dossier, pendant lesquels le requérant reste en transit dans les dortoirs de l’aéroport. «A Zurich, si le cas n’a pas été traité dans les 60 jours, la personne est placée dans un lieu de détention spé­cial. » Or à Genève une telle struc­ture n’existe pas. «L’ODM ne l’a pas compris tout de suite.» Il aurait donc fallu analyser les dossiers plus vite. Moralité: plu­sieurs dizaines de requérants d’asile pas encore identifiés ont quitté la zone de transit après 60 jours pour entrer sur le terri­toire. «Ils ont été pris en charge par le canton au titre de requé­rants frappés de non-entrée en matière.» Certains d’entre eux ont pu disparaître dans la clan­destinité: «On ne peut pas l’ex­clure. » Pourquoi Genève ne dispose pas d’un centre de détention? «Il existe Frambois, mais il n’y a que vingt places à disposition. C’est une question politique. Il faut savoir qu’une structure de détention comme celle existant à Zurich coûte très cher.» Une source policière estime que le modèle zurichois empêcherait de faux requérants d’asile d’en­trer dans l’illégalité et, «pour une partie d’entre eux, de glisser dans la criminalité». F. M.

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