JEAN-YVES CLÉMENZO | 18.11.2008 | 00:00
Marzieh, 25 ans, et Azad, 33 ans, ont l’impression qu’ils n’arriveront jamais au bout du tunnel. Ce jeune couple kurde d’Iran, transbahuté depuis l’enfance, vient d’atterrir aux Tattes à Vernier, centre destiné aux déboutés de l’asile.
Arrivés en Suisse le 19 septembre 2007, ils croyaient enfin pouvoir bâtir des projets d’avenir. Deux mois plus tard, la Confédération leur accordait l’asile et leur attribuait un permis B, une autorisation de séjour. Ils vivaient depuis au centre d’Anières. Mais, en raison du nombre croissant de requérants d’asile en Suisse (lire nos éditions du 12 novembre) et de la crise du logement à Genève, ils font partie des premières personnes titulaires d’un permis B que l’Hospice général loge au centre des Tattes à Vernier. Sur les 285 personnes, une cinquantaine de permis B ont été transférés dans ces bâtisses.
Lorsque l’on débarque dans la cour, les stores bloqués et la rouille sur les balcons révèlent le délabrement. Dans les douches, seule l’eau froide coule. A la cuisine communautaire, la cuisinière est défectueuse. Dans une modeste pièce, Marzieh et Azad reçoivent les visiteurs avec tout ce qui leur reste: l’hospitalité de l’Orient. «Ici nous sommes dans un foyer pour mourir, pas pour vivre», s’indigne Marzieh. Elle ressent ce nouveau transfert comme un traumatisme de plus dans une vie de déménagements.
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